S03-P01-C46 Syndromes auto-inflammatoires

S03-P01-C46 Syndromes auto-inflammatoires

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Médecine interne

LOÏC GUILLEVIN

Chapitre S03-P01-C46

Syndromes auto-inflammatoires

Sophie Georgin-Lavialle, Katia Stankovic Stojanovic
et Gilles Grateau

Définitions

L’immunité met en jeu deux systèmes complémentaires pour détecter et éliminer les pathogènes : l’immunité innée et l’immunité acquise. L’immunité innée permet la reconnaissance d’un grand nombre de pathogènes comme les virus, les bactéries et les champignons par l’intermédiaire d’un nombre limité de récepteurs. Ces récepteurs, exprimés par les cellules myélomonocytaires et les cellules épithéliales, reconnaissent des motifs microbiens conservés. Lorsqu’il est activé, le système de l’immunité innée induit une réponse inflammatoire caractérisée par la sécrétion de cytokines. Ces dernières activent l’expression de molécules d’adhérence, permettant de recruter les cellules immunitaires au site d’infection et d’initier la réponse immunitaire acquise via les lymphocytes T et B. L’activation de l’immunité innée dépend également de la présence de signaux de danger émis par les cellules de l’hôte en cas de lyse ou de stress cellulaire.

Les syndromes auto-inflammatoires ont été individualisés au sein du vaste groupe des maladies inflammatoires. Ce sont des maladies initialement définies par la présence d’un syndrome inflammatoire biologique non spécifique et associées à des mutations de gènes codant des protéines jouant un rôle primordial dans la régulation de la réponse inflammatoire. L’adjectif auto-inflammatoire a été introduit par McDermott lorsqu’il a découvert qu’une catégorie de fièvre héréditaire de transmission autosomique dominante était liée à des mutations du gène du récepteur de type 1 du TNF (tumor necrosis factor), maladie qu’il baptisa TRAPS pour TNF receptor associated periodic fever syndrome [9]. Le qualificatif « auto-inflammatoire » traduit l’idée que certaines maladies inflammatoires sont largement déterminées par un défaut génétique suggéré par le préfixe « auto- ». Ce terme est aussi construit par opposition aux maladies « auto-immunes » par l’absence d’auto-anticorps et de lymphocytes T activés [8], [9]. Par la suite, il a été mis en évidence que l’interleukine 1β jouait un rôle majeur dans la physiopathologie de cette nouvelle classe de maladies. De ce fait, il a été proposé de redéfinir les syndromes auto-inflammatoires comme des affections caractérisées par une sécrétion exacerbée d’interleukine 1β par les cellules myélomo…

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