S04-P03-C06 Syndromes myéloprolifératifs

S04-P03-C06 Syndromes myéloprolifératifs

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Hématologie

Michel LEPORRIER

Chapitre S04-P03-C06

Syndromes myéloprolifératifs

Maladie de Vaquez

François Delhommeau

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe la maladie de Vaquez ou polyglobulie primitive (polycythæmia vera) dans la catégorie des néoplasmes myéloprolifératifs [9]. La maladie de Vaquez est une myéloprolifération chronique caractérisée par une amplification clonale prédominante de la lignée érythroblastique, induisant une polyglobulie ou érythrocytose. Il s’agit d’une hémopathie chronique du sujet âgé, l’âge médian de survenue étant situé entre 60 et 65 ans, avec une légère prédominance masculine. Elle est très rare chez l’adulte jeune, les formes pédiatriques sont exceptionnelles. L’incidence est estimée à environ 1 cas pour 100 000 habitants par an en Europe occidentale et aux États-Unis.

Compte tenu de sa survenue tardive et des modalités thérapeutiques actuelles, les patients atteints de maladie de Vaquez ont une espérance de vie souvent comparable à celle de sujets non atteints. Les principales complications consistent en un risque permanent de thrombose, et un risque d’évolution vers une myélofibrose ou une leucémie aiguë myéloïde secondaire. Ces éléments justifient une prise en charge visant à ne pas retarder le diagnostic et à contrôler les risques thrombotique et hématologique.

Physiopathologie

Comme l’ensemble des néoplasmes myéloprolifératifs, la maladie de Vaquez résulte de la transformation d’une cellule souche hématopoïétique induisant l’amplification d’une ou plusieurs lignées myéloïdes. Le mécanisme fondamental de cette transformation a été précisé en 2005, par la mise en évidence d’une mutation acquise dans l’exon 14 du gène codant la tyrosine kinase Janus kinase 2 (JAK2) détectée dans plus de 95 % des cas de maladie de Vaquez [3]. JAK2 est un intermédiaire essentiel à la transduction intracellulaire des signaux de plusieurs récepteurs membranaires de cytokines hématopoïétiques, notamment ceux de l’érythropoïétine, de la thrombopoïétine et du G-CSF (granulocyte-colony stimulating factor). La mutation de JAK2 c.1849G/T correspond à la substitution d’une valine en position 617 de la protéine par une phénylalanine (JAK2V617F). Cette substitution ne touche pas le domaine tyrosine kinase de JAK2 mais altère le domaine pseudo-kinase qui contrôle négativement la kinase. Elle induit une activation constitutive de la tyrosine kinase et une autonomisation des progéniteurs vis-à-vis des facteurs de croissance correspondants (Figure S04-P03-C06-1)….

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