S12-P05-C04 Ulcère solitaire du côlon

S12-P05-C04 Ulcère solitaire du côlon

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Chapitre S12-P05-C04

Ulcère solitaire du côlon

Cosmin Sebastian Voican et Gabriel Perlemuter

Définition

L’ulcère solitaire du côlon (ulcère non spécifique du côlon) est une affection rare, mal connue et caractérisée par la présence d’un ou parfois de plusieurs ulcères bénins sans colite sous-jacente. Le diagnostic est le plus souvent fortuit lors d’une exploration endoscopique, parfois dans un contexte de douleurs abdominales, rectorragies, méléna ou même perforation colique. La première description de cette pathologie est attribuée à Cruveilhier en 1832. De nombreux cas isolés ont été publiés depuis, mais la maladie reste peu étudiée.

Épidémiologie

L’incidence des ulcères solitaires du côlon n’est pas connue. Néanmoins, des lésions coliques sont mises en évidence chez 3 % des patients sous traitement par anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) au long cours [6]. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 45 ans (entre 8 et 84 ans) et il n’existe pas de différence selon le sexe [4]. Les informations dont nous disposons reposent sur de rares séries publiées [4], [5].

Pathogénie

Les mécanismes impliqués dans l’apparition des ulcères solitaires du côlon ne sont pas clairs. La consommation d’AINS fait partie des hypothèses proposées. Les AINS altéreraient le processus de phosphorylation oxydative mitochondriale au moment de l’absorption digestive, avec une augmentation de la production de radicaux libres et l’apparition des lésions de la muqueuse colique. L’inhibition concomitante de la production des prostaglandines diminue le flux sanguin intramuqueux et favorise l’apparition des lésions. La prise de corticoïdes ou d’AINS est retrouvée chez 10 % des patients dans les séries de cas publiés [4]. En cas de constipation, la stase stercorale peut comprimer la muqueuse colique de manière prolongée et induire une ischémie, une nécrose, puis une ulcération muqueuse. Une colite ischémique légère ou en phase de guérison peut également se présenter sous forme d’un ulcère colique solitaire et dans ce cas la localisation est plutôt au niveau du côlon gauche et du sigmoïde.

Anatomopathologie

Les ulcères solitaires coliques n’ont pas d’anomalies histologiques spécifiques. L’examen macroscopique peut révéler un ulcère unique ou parfois des ulcères multiples, hémi-circonférentiels ou…

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