S12-P05-C10 Rectocolite hémorragique

S12-P05-C10 Rectocolite hémorragique

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Chapitre S12-P05-C10

Rectocolite hémorragique

Caroline Prieux-Klotz et Vered Abitbol

 

La rectocolite hémorragique (RCH) est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, affectant de façon continue et superficielle le rectum et le côlon, évoluant par poussées entrecoupées de rémissions. Son origine est encore imparfaitement connue, mais probablement multifactorielle, conséquence d’une dérégulation du système immunitaire en réponse à des facteurs environnementaux, génétiques et au microbiote intestinal. Son diagnostic repose sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques, endoscopiques et histologiques. Le choix de la stratégie thérapeutique et sa surveillance dépendent de la localisation et de la sévérité de l’atteinte.

Épidémiologie

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin obéissent classiquement à un gradient nord-sud, affectant préférentiellement les populations des pays développés. Néanmoins, l’incidence de la RCH tend à croître dans les pays du tiers-monde, alors qu’elle reste stable dans les pays occidentaux. Le sex-ratio est de 1,2/1, affectant préférentiellement les femmes. L’incidence de la RCH en Europe est de 24,3 pour 100 000 habitants par an, et sa prévalence est de 500 pour 100 000 habitants, avec environ 120 000 cas en France. En Asie, la plus haute incidence rapportée et de 6,2 pour 100 000 habitants [6].

La RCH présente un taux de mortalité comparable à celui de la population générale.

Étiologie et physiopathologie

La RCH est d’étiologie inconnue, multifactorielle. Elle résulte d’une dysrégulation de la réponse immunitaire muqueuse dirigée contre des éléments de la flore intestinale, survenant chez des patients génétiquement prédisposés.

Facteurs génétiques

Un antécédent familial de maladie inflammatoire chronique de l’intestin est le principal facteur de risque de RCH. Lorsqu’un parent est atteint de RCH, les risques de développement de la maladie chez ses apparentés au premier degré ont été estimés à 1,6 %. Si les deux parents sont atteints, le risque de développer une RCH dans la vie serait de 36 %. Le taux de concordance de survenue d’une RCH entre deux jumeaux homozygotes est seulement de 6 à 19 %. La mutation IL23R-rs11805303 aurait un effet protecteur dans la RCH, contrairement à la mutation de PTPN2 qui prédisposerait à la survenue de la maladie. L’antigène HLA-DR2 a été associé à la RCH au Japon, dans plusieurs études. L’expression d’HLA-DRB1/0103 a ét&…

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