S12-P05-C21 Entérocolopathies et rectosigmoïdopathies radiques

S12-P05-C21 Entérocolopathies et rectosigmoïdopathies radiques

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat
Date de mise à jour : 20/11/2023

Chapitre S12-P05-C21

Entérocolopathies et rectosigmoïdopathies radiques

Xavier Dray, Marine Camus et Francisca Joly

 

Les complications digestives chroniques de la radiothérapie (c’est-à-dire survenant au moins 3 mois après une irradiation) sont essentiellement liées au développement d’une fibrose transmurale et vasculaire évolutive [4]. Ces mécanismes font préférer le terme d’« entérocolopathie radique » à celui communément utilisé mais inapproprié d’« entérocolite radique ». Ces lésions sont rarement réversibles. Les formes aiguës d’entérocolopathie radique (liées à une destruction épithéliale par les radiations ionisantes, et à l’inflammation) sont généralement réversibles, et ne sont pas détaillées dans ce chapitre. La problématique des cancers (notamment digestifs) radio-induits n’est pas abordée dans cette section.

Épidémiologie et facteurs de risque

La radiothérapie abdominopelvienne est le plus souvent utilisée pour les cancers urogénitaux (gynécologiques, de prostate ou de vessie), certains cancers digestifs (anus, rectum) et les lymphomes. Les complications digestives chroniques de la radiothérapie sont le plus souvent consécutives à la radiothérapie externe. Leur incidence est peu connue. L’irradiation pelvienne semble plus souvent responsable de lésions radiques (rectopathie radique chronique dans 5 à 20 % des cas) que l’irradiation abdominale (2 à 5 % d’entérocolopathies radiques) [8].

Certains facteurs de risque de complication digestive de la radiothérapie sont liés aux patients, et sont probablement sous-tendus par une susceptibilité génétique (mutations des gènes de détection des lésions d’ADN ou de réparation d’ADN). Ces mutations introduisent le concept de radiogénonique, science dont l’objet est de prédire les variations individuelles dans la radiosensibilité et d’en faire découler des protocoles individualisés de radiothérapie. Certaines maladies sont identifiées comme à risque particulier, probablement liées à leur origine génétique (anémie de Fanconi, ataxie-télangiectasie). Certains gènes ou polymorphismes de sensibilité sont en cours d’identification. Par ailleurs, certaines associations morbides apparaissent comme des facteurs de risque de complications radiques : artériopathies, maladies de système, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, infection par le VIH [6]. D’autres facteurs de risque ne sont pas liés aux patients, mais à la technique d’irradiation : volume traité (mi…

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