S12-P07-C01 Affections neurologiques et tube digestif

S12-P07-C01 Affections neurologiques et tube digestif

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Partie S12-P07

Maladies systémiques et tractus digestif

Chapitre S12-P07-C01

Affections neurologiques et tube digestif

Philippe Ducrotté †

 

Toute atteinte du système nerveux central, du système nerveux extrinsèque ou du système nerveux entérique, va retentir sur le fonctionnement du tube digestif. L’atteinte digestive au cours des maladies neurologiques peut poser des problèmes diagnostiques lorsqu’elle est révélatrice de l’affection neurologique. Elle pose plus souvent des problèmes thérapeutiques.

Contrôle nerveux du tube digestif

Le contrôle nerveux du tube digestif est sous la dépendance d’un double système : le système nerveux entérique (ou intrinsèque) et le système nerveux autonome ou extrinsèque. Le système nerveux entérique (SNE), little-brain pour les Anglo-Saxons, est un réseau neuronal très dense, pouvant fonctionner indépendamment de tout influx venant du système nerveux central. Il est composé d’autant de neurones que la moelle épinière (2 à 618 neurones) et contient un ensemble de programmes qui commandent le fonctionnement du tube digestif pendant les périodes inter- et post-prandiales. Les neurones du SNE s’organisent en deux plexus principaux : le plexus sous-muqueux qui régule avant tout les fonctions muqueuses intestinales (absorption, sécrétion, mécanismes de défense) et le plexus myentérique qui régule la fonction motrice digestive, notamment le péristaltisme.

L’activité de ce SNE est modulée par le système nerveux extrinsèque avec ses composantes sympathique et parasympathique. Les fibres parasympathiques sont avant tout des fibres sensitives (80 % des fibres vagales sont sensitives) et sont la principale voie empruntée par les messages sensitifs d’origine digestive pour atteindre le système nerveux central. Les autres fibres vagales véhiculent les influx moteurs. Ces efférences vagales n’ont pas un effet direct, mais elles transmettent les influx des centres supérieurs au système effecteur, notamment le muscle digestif, via les interneurones du système nerveux entérique. Plusieurs régions cérébrales, notamment le lobe frontal du cortex et les noyaux gris centraux, régulent le fonctionnement du tube digestif. Ces centres supérieurs intégrateurs parasympathiques sont impliqués dans le contrôle du tube digestif supérieur, de l’œsophage au côlon, et aussi dans celui des sécrétions pancréatiques et biliaires. L’interaction des centres vagaux dorsaux avec les centres supérieurs permet une adaptation rapide et précise à la prise alimentaire : anticipation, ingestion et digestion de repas de compositio…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne