S12-P08-C02 Syndromes de Lynch

S12-P08-C02 Syndromes de Lynch

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Chapitre S12-P08-C02

Syndromes de Lynch

Sophie Grandjouan, Alice Denise et Marion Dhooge

 

Les syndromes de Lynch, ou cancers colorectaux héréditaires sans polypose (HNPCC), constituent la moins rare des prédispositions autosomiques dominantes à des cancers du côlon-rectum (CCR) et de l’endomètre notamment. Leur fréquence est à présent établie à 2,7-2,9 % de l’ensemble des CCR diagnostiqués chaque année.

La séquence de deux des quatre gènes humains dont des mutations constitutionnelles délétères sont la cause du syndrome est connue depuis 1994-1995. Ces découvertes ont rendu possible l’approche du syndrome en oncogénétique, c’est-à-dire son usage médical, en fournissant les premières bases pour des diagnostics nosologiques précis, l’identification présymptomatique des porteurs, des descriptions prospectives du spectre tumoral et de sa pénétrance, et l’adaptation de recommandations médicales de surveillance.

Les principaux problèmes médicaux que ces syndromes continuent à poser sont :

– leur reconnaissance parmi les personnes atteintes de CCR ou de l’endomètre, avec la recherche de critères adaptés à la routine clinique ;

– leur surveillance, qui nécessite au préalable l’identification de leur histoire naturelle et de leur spectre tumoral en fonction des âges de la vie, afin d’adapter des mesures efficaces de prévention des complications graves.

Pour ces raisons, l’oncogénétique digestive, qui traite surtout des syndromes de Lynch et des polyposes digestives, bénéficie depuis 2004 en France du soutien de moyens ministériels (INCa, www.e-cancer.fr), au même titre que l’autre prédisposition à des tumeurs fréquentes, connue sous le nom de « syndrome sein-ovaire ».

Biologie moléculaire

Données constitutionnelles

Les gènes impliqués dans les syndromes de Lynch codent des protéines dont la fonction nucléaire est la réparation des défauts d’appariement de l’ADN (fonction MMR, pour mismatch repair). Chez l’homme, les gènes MSH2 et MLH1 ont été les premiers identifiés et séquencés [1], [2]. Le séquençage du gène MSH6 est survenu en 1997 [4] mais l’identification des personnes porteuses de ses mutations a pris plus longtemps. L’implication formelle du gène PMS2, sous une forme utilisable en oncogénétique, est venue encore plus tardivement (en 2004). Il semble responsable d’un spectre tumoral plus restreint et d’une p&eac…

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