S14-P03-C10 Accidents vasculaires cérébraux ischémiques

S14-P03-C10 Accidents vasculaires cérébraux ischémiques

S14

Neurologie

Vincent Navarro

Chapitre S14-P03-C10

Accidents vasculaires cérébraux ischémiques

Yves Samson, Éric Jouvent, Hughes Chabriat et Sophie Crozier

 

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une cause majeure de handicap, de mortalité et de démence. Aux États-Unis, la prévalence était estimée en 2012 à 1/35 personnes entre 45 et 64 ans, 1/16 entre 65 et 79 ans et 1/7 à partir de 80 ans. Le vieillissement de la population devrait donc entraîner une augmentation importante du nombre d’AVC. Le retentissement humain personnel et familial est dramatique et le coût médico-économique majeur. Il est estimé à 75 milliards de dollars et pourrait atteindre 183 milliards aux États-Unis en 2030. C’est pourquoi de nombreux pays ont fait de l’AVC une priorité de santé publique. En France, ceci s’est traduit par le plan d’actions national « accidents vasculaires cérébraux 2010-2014 » du ministère de la Santé, document de 77 pages qui se décline en 4 axes et 17 actions allant de la prévention et de l’information de la population au développement de la recherche. Les lecteurs intéressés peuvent le consulter sur Internet.

Les AVC ischémiques ou AIC sont les plus fréquents (80 % environ). Les progrès thérapeutiques y sont spectaculaires, tant dans l’urgence qu’en matière de prévention secondaire. L’IRM en urgence et les nouvelles techniques d’imagerie vasculaire transforment la prise en charge. Ceci s’accompagne d’une explosion du nombre de publications scientifiques. L’interrogation « ischemic stroke » sur Medline retrouve plus de 6 000 articles en 2018 soit plus de 17 par jour, 3 fois plus qu’en 2003 et 6 fois plus qu’en 1993. L’interrogation « ischemic stroke guidelines » retrouve 238 articles en 2018. Il y en avait 37 en 2003 et 4 en 1993. Les plus intéressantes sont celles du site de l’American Heart Association/American Stroke Association et de l’European Stroke Organisation.

L’AVC était une fatalité incurable. Il est devenu, avec la thrombolyse et la thrombectomie, une des plus grandes urgences médicales. Chaque minute compte et l’objectif est que les patients arrivent dans une structure hospitalière adaptée moins d’une heure après l’AVC. Il est donc essentiel d’organiser des campagnes d’information sur l’AVC destinées au public, aux centres d’appel d’urgence et à tous les professionnels de santé.

Les progrès de la prévention secondaire résultent du développement de la médecine fondée sur « les preuves » (plus exactement sur les essais randomisés). La prévention est d’autant plus urgente que les symptômes sont mineurs ou transitoires. En effet, en cas d’accident ischémique transitoire (AIT) ou mineur, l’exploration et l’initiation du traitement dans les 24 heures diminue de 80 % le risque d’AVC ult&eacu…

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