S03-P01-C26 Maladie de Gaucher

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Médecine interne

LOÏC GUILLEVIN

Chapitre S03-P01-C26

Maladie de Gaucher

Pierre Kaminsky

La maladie de Gaucher est la plus fréquente des maladies lysosomiales. Elle est aussi la première à avoir pu bénéficier d’un traitement spécifique par enzymothérapie substitutive. Il s’agit d’une maladie de surcharge caractérisée par l’accumulation d’un glycolipide, le glucosylcéramide (ou glucocérébroside), liée à une activité enzymatique déficitaire de la glucocérébrosidase, (ou β-glucosidase acide, EC3.2.1.45), une enzyme lysosomiale codée par le gène GBA1. La transmission de la maladie de Gaucher est autosomique récessive. Dans des cas très exceptionnels, le déficit intéresse la saposine C, co-facteur de la β-glucosidase acide. La surcharge des macrophages en glucosylcéramide est à l’origine des principales manifestations de la maladie, entraînant une hépatomégalie, une splénomégalie responsable d’une anémie et d’une thrombo-pénie, et une atteinte osseuse. L’expression de la maladie est cependant très variable et dépend du degré d’instabilité et d’activité résiduelle de l’enzyme mutée. Dans les formes les plus sévères, il existe une atteinte du système nerveux central. On distingue schématiquement trois phénotypes (Tableau S03-P01-C26-I) :

– la maladie de Gaucher de type 1, de loin la plus fréquente, se définit par l’absence d’atteinte neurologique primitive ;

– la maladie de Gaucher de type 2 est caractérisée par une atteinte neurologique létale aiguë et affecte le nourrisson ;

– la maladie de Gaucher de type 3 se caractérise par une forme neurologique subaiguë et débute chez le jeune enfant ou l’adolescent.

Si la maladie de Gaucher bénéficie d’un traitement efficace sur l’organomégalie et les manifestations hématologiques, l’atteinte neurologique reste réfractaire à celui-ci et les lésions osseuses sont source d’un handicap non négligeable.

Épidémiologie

La maladie de Gaucher est une maladie panethnique, même si le type 1 est plus fréquent dans les populations d’origine européenne [1]. Son incidence annuelle globale est d’environ 1/40 000 à 1/50 000 naissances, mais l’incidence du type 1 atteindrait 1/850 naissances dans la population ashkénaze. Le type 2 a une prévalence estimée à moins de 1/500 000. Celle de type 3 est estimée à 1/100 000. Il existe un foyer en Suède (maladie de Gaucher de type « norrbottnien ») avec un effet fondateur vers le XVIe siècle d’une mutation homozygote L444P/L444P dan…

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