S03-P01-C36 Fièvre méditerranéenne familiale

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Médecine interne

LOÏC GUILLEVIN

Chapitre S03-P01-C36

Fièvre méditerranéenne familiale

Katia Stankovic Stojanovic, Sophie Georgin-Lavialle
et Gilles Grateau

La fièvre méditerranéenne familiale (FMF), également appelée maladie périodique, est la maladie la mieux caractérisée et la plus fréquente parmi les fièvres récurrentes héréditaires, sous-groupe de maladies de la famille des maladies auto-inflammatoires. Il s’agit d’une maladie génétique à transmission mendélienne récessive associée à des mutations du gène MEFV (mediterranean fever) à l’origine d’anomalies de fonctionnement de l’immunité innée faisant intervenir l’inflammasome, complexe protéique dont la cascade enzymatique aboutit à la production d’interleukine 1. La FMF se caractérise par la survenue d’accès inflammatoires durant en moyenne 36 heures, et se manifestant cliniquement par de la fièvre et une inflammation d’une ou de plusieurs séreuses (péritoine, plèvre, vaginale, testiculaire, péricarde, synoviale) ou de la peau (pseudo-érysipèle de la cheville) à l’origine des symptômes, et biologiquement par l’élévation des protéines de l’inflammation. Les symptômes débutent dans l’enfance dans la plupart des cas, mais peuvent parfois se révéler plus tard, jusqu’à la troisième décennie. L’absence de spécificité des signes cliniques et leur banalité dans l’enfance (fièvre, douleurs abdominales) dans les familles où il n’y a pas d’antécédent familial explique en partie le retard au diag-nostic qui est rencontré de façon fréquente dans cette maladie.

Physiopathologie

Le gène MEFV code une protéine appelée pyrine, ou marénostrine, dont le rôle physiologique n’est pas encore compris, notamment on ne sait toujours pas si cette protéine à l’état sauvage augmente ou diminue la production de l’interleukine 1 (IL-1). De même, les conséquences des mutations de la pyrine sur la réaction inflammatoire, en particulier sur la production d’interleukine 1 et sur le système de l’inflammasome de NLRP3 ne sont pas élucidées à ce jour. Ainsi certaines données expérimentales suggèrent-elles que la pyrine a une action anti-inflammatoire en réduisant la formation de l’inflammasome de l’interleukine 1, et que les mutations abolissent cette capacité. Ce modèle est compatible avec le mode de transmission autosomique récessif de la FMF. D’autres travaux suggèrent que les mutations de la pyrine ont un effet activateur direct sur l’inflammasome, en accord avec un mode de transmission dominant de la maladie. Quoiqu’il en soit, le succès des médicaments inhiba…

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