S04-P02-C08 Monocytose

S04-P02-C08 Monocytose

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Hématologie

Michel LEPORRIER

Chapitre S04-P02-C08

Monocytose

Michel Leporrier

Les monocytes sont des cellules apparentées aux macrophages tissulaires, dotés de propriétés de migration, de chimiotactisme, de phagocytose (débris cellulaires, membranes, hématies vieillies), de bactéricidie et de cytotoxicité. Ils peuvent se différencier dans les centres germinatifs des tissus lymphoïdes en cellules dendritiques présentatrices d’antigènes [1] et dans la peau et les muqueuses en cellules de Langerhans. Ils participent notamment aux processus de défense vis-à-vis de certains agents infectieux : virus de l’immunodéficience humaine (VIH), mycobactéries tuberculeuses ou atypiques, diverses bactéries dites intracellulaires obligatoires (les monocytes-macrophages se transforment alors au sein de la réaction tissulaire en cellules épithélioïdes).

Diagnostic

Le nombre des monocytes dans un sang normal est de 400 à 800/μl. Ce sont des cellules mononucléées dotées d’un cytoplasme abondant contenant de fines granulations riches en enzymes hydrolytiques et en lysozyme. Leur différenciation terminale est dépendante de cytokines dont les mieux connues sont le facteur de croissance granulomonocytaire (GM-CSF) et le facteur de croissance monocytaire (M-CSF). Ils sont issus de progéniteurs communs avec les cellules de la lignée des neutrophiles, avec lesquels ils partagent les mêmes antigènes de différenciation (par ordre d’apparition : CD34, CD13, CD33, CD11b et CD16). Ils expriment aussi l’antigène CD14 qui leur est propre, l’antigène CD4 qu’ils ont en commun avec les lymphocytes T, et des récepteurs pour le complément (CD11c, CD18), pour le fragment Fc des immunoglobulines FcRIII (CD16), FcRII (CD32) et FcRIII (CD64), ainsi que des récepteurs dits Toll-like intervenant dans les processus de défense innée. Selon l’expression des antigènes CD14 et CD16 en cytométrie, on distingue trois populations de monocytes, classique (CD14++ et CD16–), intermédiaire (CD14++ et CD16+) et non classique (CD14+ et CD16++), dont les propriétés fonctionnelles diffèrent [5]. Une augmentation de la proportion des monocytes intermédiaires est observée dans des maladies inflammatoires et néoplasiques (asthme, arthrite rhumatoïde, cancer colorectal, leucémie aiguë lymphoblastique). Ils sont également impliqués dans les processus d’athérogenèse [4].

Conséquences spécifiques

L’augmentation du turnover des monocytes a pour conséquence une libération accrue de lysozyme ou muramidase, enzyme capable d’hydrolyser l’acide muramique entrant dans la constitution des parois bactériennes. Le taux de ce produit dans le sang est au prorata de la « masse » d…

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