S04-P03-C01 Anémies par carence en fer

S04-P03-C01 Anémies par carence en fer

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Hématologie

Michel LEPORRIER

Partie 3

Pathologie hématologique

Chapitre S04-P03-C01

Anémies par carence en fer

Michel Leporrier

Les anémies par carence en fer représentent plus du tiers des cas d’anémie. On estime que près de deux milliard d’individus vivent dans le monde avec un déficit martial plus ou moins profond [31]. La fréquence de l’anémie hypochrome hyposidérémique dépend de facteurs individuels conditionnant les besoins en fer (croissance, flux menstruels, grossesses, maladies associées), de facteurs collectifs conditionnant la couverture des besoins (apports nutritionnels) et de facteurs géographiques conditionnant l’épidémiologie de certaines affections comme l’ankylostomiase [8]. Dans des populations à faible niveau de vie, ces facteurs se cumulent : alimentation pauvre en viandes, en vitamine C, riche en fibres végétales, forte incidence de parasitoses digestives hématophages, natalité élevée : une enquête de l’OMS montre que 80 % des habitants des milieux ruraux du nord de l’Inde ont une anémie microcytaire [1, 11, 23].

Dans les pays à haut niveau de vie, le déficit martial est important en dépit du bon niveau nutritionnel et de médicalisation : 17 % des femmes suédoises et 6 à 20 % des femmes aux États-Unis ont des réserves martiales nulles et la moitié d’entre elles a une anémie hypochrome hyposidérémique [31]. La prépondérance féminine s’explique par les besoins supérieurs liés aux phénomènes menstruels et aux grossesses. Les mêmes études confirment la rareté de cette carence chez l’homme. Chez l’enfant, plusieurs études menées dans de grands centres urbains, aux États-Unis et en France, révèlent une forte incidence d’anémie hypochrome microcytaire entre le 6e et le 36e mois, maximale entre le 10e et le 15e mois (30 % des enfants), de l’ordre de 5 % après le 36e mois. Ces chiffres varient en fonction du niveau de vie : 24 % chez les enfants noirs, 11 % chez les enfants d’origine hispanique, 2 % chez les autochtones blancs. Une étude menée dans la région parisienne révèle que 12 % des nourrissons de 10 mois sont anémiques et que 21 % ont une ferritinémie basse [12].

Ce type d’anémie n’est en réalité qu’une conséquence tardive d’une carence en fer sévère et prolongée. C’est ce dernier trouble qui doit être exploré et traité. La compréhension de ce type d’anémie exige que des repères précis du métabolisme normal …

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