S06-P01-C04 Artérites infectieuses

S06-P01-C04 Artérites infectieuses

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S06

Pathologie vasculaire

Patrice Cacoub et Pascal Priollet

Chapitre S06-P01-C04

Artérites infectieuses

Raphaël Coscas, Isabelle Javerliat, Olivier Goëau-Brissonnière et Marc Coggia

Avec les progrès de l’antibiothérapie, les artériopathies infectieuses sont devenues rares mais conservent toute leur gravité. Connues de longue date, leurs causes ont évolué avec le temps. Autrefois liées à certaines infections systémiques comme la syphilis, elles sont aujourd’hui davantage post-traumatiques. En l’absence de traitement, l’évolution se fait toujours vers le décès par rupture artérielle ou septicémie. Sur le plan thérapeutique, l’évidence reste faible car la littérature manque d’études prospectives randomisée. Sur la base de l’expérience collective, le traitement repose sur l’association d’un traitement chirurgical local, d’une antibiothérapie de longue durée et de l’éradication de la porte d’entrée. La résection large des segments artériels infectés fait discuter une revascularisation immédiate ou différée. Celle-ci doit être discutée au cas par cas, notamment en fonction de la localisation de l’artériopathie infectieuse et de la collatéralité existante. Elle fait alors appel à l’utilisation de substituts vasculaires résistants à l’infection, comme les veines autologues et les allogreffes artérielles. Le traitement endovasculaire par endoprothèse ou stent couvert peut être utilisé comme traitement d’attente, notamment dans le cadre urgent de la rupture artérielle. La recherche d’une porte d’entrée septique à distance et d’autres localisations sur le système artériel est impérative pour éviter les récidives et limiter la morbi-mortalité tardive.

Historique

Les premières artériopathies infectieuses ont été rapportées par Ambroise Paré au XVIe siècle dans des contextes de plaies de guerre ouvertes. Le traitement consistait en l’excision la plus complète possible des tissus artériels infectés associée à la ligature artérielle. Au milieu du XIXe siècle, Rokitansky puis L. Koch [40] évoquaient le lien entre anévrysme et septicémie. Mais c’est véritablement W. Osler [52] qui a présenté en 1885 la première documentation de la relation entre infection artérielle et formation d’anévrysme. Il décrivait des anévrismes multiples de l’aorte thoracique chez un homme de 30 ans porteur d’une endocardite aortique. Retrouvant une similitude entre l’aspect macroscopique de ces anévrysmes et celui des végétations fongiques, il introduisit le terme d’anévrysme « mycotique ». Bien que largement entré dans le vocabulaire médical, il est &…

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