S07-P07-C02 Infections graves communautaires

S07-P07-C02 Infections graves communautaires

Télécharger le chapitre en PDF

Médecine intensive-Réanimation

Christian Richard

Chapitre S07-P07-C02

Infections graves communautaires

Michel Wolff

C’est pour faire face à une épidémie de poliomyélite antérieure aiguë qu’est née la réanimation respiratoire en France, à la fin des années 1950. Les progrès de l’hygiène, l’amélioration des conditions socio-économiques dans les pays industrialisés, la prévention vaccinale, voire des modifications législatives, ont fait disparaître, dans les pays industrialisés, des infections aussi redoutables que la poliomyélite, les septicémies du post-abortum ou le tétanos. Ainsi, le rêve d’une « disparition » des maladies infectieuses pouvait-il être caressé. C’était oublier ce que nous enseignait Charles Nicolle en 1930, à savoir que « les maladies infectieuses sont les compagnes de notre vie [et] qu’il en naîtra de nouvelles, il en disparaîtra lentement quelques-unes ; celles qui subsisteront ne se montreront plus sous les formes que nous leur connaissons aujourd’hui ».

Les formes graves des maladies infectieuses restent une cause fréquente d’admission dans les services de réanimation. Ces dernières années ont été marquées par un certain nombre de changements dont les plus marquants sont :

– une frontière de moins en moins étanche entre les infections communautaires vraies et celles dites « liées aux soins » qui surviennent chez des malades non hospitalisés mais en contact avec le système de soins ;

– l’augmentation de l’incidence des souches résistantes aux antibiotiques chez des bactéries ne posant autrefois guère de problème thérapeutique, comme Escherichia coli sécréteur de ß-lactamase à spectre élargi (BLSE) ou producteur de carbapénémase, notamment, mais pas seulement, chez des malades ayant eu des contacts avec l’hôpital dans des régions du monde à forte incidence ;

– l’apparition de nouvelles maladies ou leur extension dans des zones géographiques jusque-là non concernées, ou encore la réapparition de maladies anciennes comme la diphtérie, la rougeole. Les voyages, les bouleversements sociopolitiques, le bioterrorisme, voire les modifications climatiques, sont quelques-uns des facteurs potentiellement en cause. Les virus aviaires ont été et seront encore responsables de pandémies du type de celle observée récemment avec le virus H5N1pdm2009. Depuis quinze ans, de nouvelles infections virales « exotiques », comme celles liées aux coronavirus (SRAS, MERS-CoV [coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient]), au virus Ebola qui a sévi en 2014-2015 en Afrique de l’Ouest et, plus récemment au virus Zika, ont touché de nombreuses personnes.

Il ne saurait être question, dans le cadre de ce chapitre, d’envisager de façon exhaustive, tous les problèmes posés par les infect…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne