S07-P07-C04 Infections nosocomiales en réanimation

S07-P07-C04 Infections nosocomiales en réanimation

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Médecine intensive-Réanimation

Christian Richard

Chapitre S07-P07-C04

Infections nosocomiales en réanimation

Christian Brun-Buisson

En France, environ un malade hospitalisé sur vingt développe une infection au cours de son séjour à l’hôpital, dont la grande majorité est heureusement bénigne ; en réanimation, ce taux se situe entre 25 et 50 %, et il s’agit souvent d’infections graves et potentiellement létales, qui peuvent ruiner les efforts déployés pour assurer la survie des malades pris en charge dans ces unités. L’infection nosocomiale (IN) est donc un enjeu majeur pour les réanimateurs, et leur prévention au centre de leurs préoccupations quotidiennes ; celle-ci est indissociable de la lutte contre l’émergence et la diffusion de l’antibiorésistance, tant les services de réanimation apparaissent comme les « épicentres de la résistance » à l’hôpital. Si le taux d’infection peut être considéré comme un marqueur de qualité des soins, l’épidémiologie et la fraction d’infections évitables varie suivant les caractéristiques de la population et les sites d’infection. La surveillance des infections, élément indispensable à un programme de prévention fondé sur des protocoles adaptés, permet de suivre l’évolution des taux et l’efficacité des programmes de prévention au sein d’une même unité ; la comparaison des taux entre différents services n’est en revanche pas immédiate, et demande des ajustements complexes, à la mesure de la variété des pathologies traitées et de la complexité des malades.

Infections nosocomiales en réanimation : définitions et épidémiologie générale

Définitions

Selon la définition stricte, une infection nosocomiale est une infection qui n’est ni présente, ni en incubation à l’admission. Une définition opérationnelle, mais approximative, est de considérer comme acquise en réanimation toute infection apparue plus de 48 heures après l’admission. Dans le cas particulier d’une infection associée à un geste invasif, celle-ci peut cependant être considérée comme nosocomiale quel que soit son délai d’apparition après le geste ; ce délai peut être très court (par exemple, bactériémie immédiatement après cathétérisme) ou à l’inverse prolongé, comme dans le cas d’infection après mise en place d’un corps étranger (par exemple, prothèse cardiaque) ; ainsi, toute infection apparue dans un délai d’un an après la pose d’une prothèse est potentiellement nosocomiale. Le délai d’incubation des infections virales, souvent prolongé, pose le problème des infections en incubation non reconnues à l’admission.

Caractér…

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