S07-P08-C01 Pronostic du patient d’oncohématologie admis en réanimation

S07-P08-C01 Pronostic du patient d’oncohématologie admis en réanimation

Télécharger le chapitre en PDF

Médecine intensive-Réanimation

Christian Richard

Partie S07-P08

Patient immunodéprimé en réanimation

Chapitre S07-P08-C01

Pronostic du patient d’oncohématologie admis en réanimation

Claire Pichereau, Virginie Lemiale et Élie Azoulay

L’incidence des cancers n’a fait qu’augmenter durant les dernières décennies. En 2012, en France, elle s’élevait à 363 cas pour 100 000 chez l’homme et 252 cas pour 100 000 chez la femme (données de l’Institut national du cancer [INCa]). À l’inverse, la mortalité liée aux cancers décroît régulièrement au fils des ans (134 pour 100 000 chez l’homme, 73 pour 100 000 chez la femme en 2012 en France, données INCa). Aux États-Unis, la mortalité liée aux cancers a diminué de 20 % entre 1991 et 2010 [25]. Les progrès en recherche, dans le dépistage et le développement de thérapies ciblées ont contribué à l’amélioration de la survie et de la qualité de vie des patients atteints de cancer [25]. Ce gain de survie se fait parfois au prix d’une toxicité accrue des chimiothérapies, tant sur le plan infectieux, que sur le risque d’insuffisances rénale, cardiaque ou respiratoire. Par conséquent, les patients d’oncohématologie sont plus souvent admis en réanimation [39]. Les défaillances d’organe justifiant la prise en charge réanimatoire et nécessitant le recours aux traitements intensifs peuvent être liées à la tumeur sous-jacente, à son traitement ou à une complication infectieuse intercurrente. En raison du vieillissement des patients atteints de cancer, le transfert en réanimation peut aussi être en rapport avec la décompensation d’une comorbidité [4].

Évolution de la mortalité en réanimation des patients d’oncohématologie

Les études portant sur les patients d’oncohématologie admis en réanimation dans les années 1990 ont montré des résultats décourageants avec une mortalité comprise entre 70 et 100 %. Ces données ont conduit la communauté médicale à considérer l’admission en réanimation de ces patients comme vaine ou comme l’équivalent de l’obstination déraisonnable [16]. Par la suite, grâce aux avancées physiopathologiques, aux développements de la réanimation, aux stratégies thérapeutiques oncohématologiques, les taux de survie après la réanimation de ces malades ont été plus encourageants, supérieurs à 50 % dans la majorité des séries [38]. Cependant, les patients allogreffés de moelle et ceux admis tardivement en réanimation avec une défaillance de plusieurs organes o…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne