S08-P01-C16 Prise en charge de la douleur aiguë spontanée de l’adulte aux urgences

S08-P01-C16 Prise en charge de la douleur aiguë spontanée de l’adulte aux urgences

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S08v

Urgences médicales

Pierre Hausfater et Bruno Riou

Chapitre S08-P01-C16

Prise en charge de la douleur aiguë spontanée de l’adulte aux urgences

Virginie Lvovschi

Le traitement de la douleur aux urgences est une obligation légale, et une priorité de santé publique, du fait de sa fréquence très élevée et de sa sévérité. Pourtant, elle est peu ou mal prise en charge et l’usage des opiacés est soit trop limité, soit inadéquat. Soulager est pourtant un impératif médical : le sous-traitement de la douleur peut engager le pronostic vital à court terme par stress cardiovasculaire et respiratoire, en particulier chez le patient âgé (polytraumatismes, infarctus du myocarde). De plus, le sous-traitement de la douleur aboutit à des modifications de la perception nociceptive lors de stimulations ultérieures ou à une chronicisation. Diminuer l’intensité de la douleur n’est donc pas un objectif secondaire de la prise en charge du patient aux urgences, c’est une priorité thérapeutique. Ce chapitre a pour but de refaire le point sur les outils de l’analgésie de la douleur spontanée de l’adulte en urgence. Le praticien doit intégrer à sa pratique une nouvelle « culture douleur », car la prise en charge du « symptôme douleur » aux urgences est de plus en plus complexe. Même au cœur de l’aigu, le soulagement ubiquitaire de l’intensité douloureuse ne suffit plus, il faut individualiser les prises en charge, y intégrer les nouveaux traitements étiologiques ciblés, les dernières avancées scientifiques. Le médecin des urgences doit apporter une réponse immédiate avec une double exigence d’efficacité et de sécurité, mais il doit aussi commencer la prise en charge à moyen terme, à distance de la consultation d’urgence (relais antalgiques, orientations, etc.). Les douleurs liées aux soins sont aussi très importantes à prendre en compte et à anticiper (40 à 50 % des patients sont exposés), mais leurs traitements ne seront pas développés ici.

Diagnostic de la douleur

La douleur est un symptôme dont la définition est complexe. C’est une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel, ou décrite en ces termes ». La douleur est donc premièrement l’expression d’une sensation subjective, variable et aléatoire. Sur le plan physiopathologique, c’est un système sensoriel qui résulte d’une intégration neurologique à plusieurs niveaux, l’association de quatre systèmes : sensori-discriminatif (détection et analyse du facteur déclenchant la douleur), psycho-affectif, cognitif (faisant intervenir la mémoire, les phénomènes d’attention ou d’interprétation), comportemental, qui entraîne les manifestations de types verbales, motrices et végétatives liées à la…

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