S08-P01-C17 Intoxication médicamenteuse aiguë

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S08

Urgences médicales

Pierre Hausfater et Bruno Riou

Chapitre S08-P01-C17

Intoxication médicamenteuse aiguë

Bruno Mégarbane

Les intoxications aiguës représentent l’un des motifs les plus fréquents d’admission aux urgences et en réanimation [8]. En 2013, les principales expositions déclarées au centres antipoison américains étaient les suivantes : les analgésiques (11,5 %), les produits cosmétiques (7,7 %), les produits ménagers (7,6 %), les sédatifs (5,9 %), les antidépresseurs (4,2 %), les cardiotropes (3,9 %) et les pesticides (3,3 %). En France, dix-neuf des vingt principes médicamenteux les plus souvent incriminés dans des intoxications déclarées au centre antipoison de Paris, sont des produits psychotropes.

Une intoxication peut être grave pour plusieurs raisons :

– si les symptômes présentés sont sévères ;

– si une surveillance rapprochée est nécessaire, suite à une exposition à une quantité importante d’un toxique ;

– si le terrain sous-jacent reflète une plus grande vulnérabilité. Les intoxications graves doivent être systématiquement admises en réanimation.

La prise en charge comprend le traitement symptomatique, la décontamination digestive, les mesures d’épuration du toxique et les antidotes. Le diagnostic positif s’appuie sur l’identification du toxique. Le résultat des examens cliniques et biologiques doit toujours être considéré comme prééminent par rapport à celui des examens toxicologiques. Les analyses toxicologiques aideront le clinicien au cours de la démarche diagnostique, de l’évaluation du pronostic et de ses choix thérapeutiques.

Démarche diagnostique face à la suspicion d’intoxication

Dès l’admission du patient, il convient d’individualiser trois situations cliniques distinctes [8] :

– le patient a été exposé volontairement ou accidentellement à un toxique, mais son examen clinique est encore normal. En urgence, la certitude de l’intoxication n’est pas nécessaire, la seule suspicion d’intoxication suffit au raisonnement. Celui-ci est basé sur la détermination de la nature des toxiques, de la dose et du temps écoulé depuis l’exposition. L’appel au centre antipoison permet de définir les points d’impact du toxique, les paramètres à surveiller et l’intensité des troubles potentiels ;

– l’examen clinique montre la présence de symptômes et l’exposition à un toxique défini est fortement suspectée. Il faut connaître les situations avec risque vital immédiat afin d’en faire rapidement le diagnostic et de corriger les défaillances. Par la suite, il conviendra de préciser les circonstances de l’exposition et de caractériser les symptô…

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