S14-P03-C06 Maladies à prions

S14-P03-C06 Maladies à prions

S14

Neurologie

Vincent Navarro
Date de mise à jour : 25/03/2024

Chapitre S14-P03-C06

Maladies à prions

Jean-Philippe Brandel et Stéphane Haik

 

Les encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles (ESST) ou maladies à prions existent, chez l’homme, sous trois formes différentes : la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) sporadique (forme la plus fréquente) ; les ESST génétiques (MCJ génétique, syndrome de Gerstmann-Sträussler-Scheinker et insomnie fatale familiale) ; les MCJ acquises (kuru, MCJ iatrogènes et la variante de la MCJ [vMCJ], seule forme liée à l’encéphalopathie spongiforme bovine [ESB] ou « maladie de la vache folle »).

Outre leur caractère transmissible, les ESST ont des caractéristiques communes, identiques dans leurs formes humaines et animales. Ce sont des maladies à incubation longue et silencieuse, évoluant vers le décès sans rémission. Elles entraînent une dégénérescence du système nerveux central avec des lésions spécifiques (spongiose, perte neuronale, gliose astrocytaire et parfois dépôts amyloïdes), sans aucune réaction inflammatoire ou immunitaire, avec les titres infectieux les plus élevés dans le cerveau. L’agent causal est probablement une protéine normale de l’hôte, la protéine prion cellulaire (PrPc), codée par le gène PRNP (situé sur le chromosome 20) qui s’accumule dans le système nerveux central sous une forme anormale, protéine prion scrapie ou résistante (PrPsc ou PrPres).

Épidémiologie

L’incidence annuelle des maladies à prions, toutes formes confondues, est voisine de 2 cas par million d’habitants, soit 130 cas, en moyenne, en France. Étant donné la progression rapide de ces maladies, incidence et taux de mortalité sont identiques. L’incidence est sensiblement la même dans tous les pays ayant mis en place un système de surveillance active de la maladie. Au cours des premières années de surveillance, l’incidence des ESST a régulièrement augmenté, en France comme dans les autres pays européens. Ce phénomène était dû à un biais de surveillance lié à la mise en place des réseaux ; le taux de mortalité s’est stabilisé depuis le début des années 2000. En France, le réseau de surveillance des maladies de Creutzfeldt-Jakob et maladies apparentées (RNS-MCJ) a enregistré 2 982 cas entre 1992 et 2017 : 86 % sont des MCJ sporadiques, 5 % sont des MCJ iatrogènes, et 9 % sont des maladies à prions génétiques. Au cours de cette période, il y a eu 27 cas de vMCJ. Le traitem…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne