S19-P01-C04 Troubles de la pigmentation cutanée

S19-P01-C04 Troubles de la pigmentation cutanée

S19

Dermatologie

Dan Lipsker

Chapitre S19-P01-C04

Troubles de la pigmentation cutanée

Antoine Petit

 

Les troubles de la pigmentation (dyschromies) témoignent parfois d’une altération ou d’un dysfonctionnement isolé du système pigmentaire cutané ; ils déterminent alors des lésions que seul un changement de teinte distingue de la peau normale [4]. Mais ils surviennent plus souvent encore au cours ou au décours d’états pathologiques impliquant d’autres structures et fonctions cutanées ; il n’est pas rare, dans de telles situations, que le trouble pigmentaire apparaisse comme un épiphénomène au plan étiopathogénique, tout en occupant le devant de la scène clinique. C’est pourquoi la démarche diagnostique, devant une dyschromie, vise d’abord à déterminer s’il existe d’autres anomalies cutanées associées, même très discrètes, telles qu’une infiltration, une atrophie, des squames, etc. Leur présence peut orienter le diagnostic vers une affection qui n’est habituellement pas classée parmi les troubles pigmentaires. Nous avons effectué le choix arbitraire parmi ces affections susceptibles de comporter une part significative de dyschromie [5], [8] ; toutes les traiter reviendrait à passer en revue la quasi-totalité de la pathologie cutanée.

Il est impossible d’aborder la pathologie pigmentaire en faisant abstraction de la diversité pigmentaire humaine physiologique. La dermatologie s’est développée avec l’étude des peaux claires dans le monde européen du XIXe siècle et du début du XXe ; elle ne doit plus s’y cantonner aujourd’hui. La prise en considération des caractéristiques pigmentaires des patients est nécessaire tant au diagnostic qu’à l’évaluation de la sévérité des troubles pigmentaires et aux choix thérapeutiques [9]. L’hypopigmentation, par exemple, participe d’autant plus au tableau clinique, donc à l’orientation diagnostique, que la pigmentation normale du patient est plus intense et contraste avec les zones pathologiques. Ainsi l’hypopigmentation est-elle un signe cardinal de la sarcoïdose ou de la dermite séborrhéique sur peau foncée, alors qu’elle ne l’est pas sur peau claire ; ainsi des lésions achromiques caractéristiques orientent-elles parfois vers un diagnostic précoce de sclérodermie systémique chez le sujet de peau noire, mais pas chez le sujet de peau blanche. L’hyperpigmentation, elle, est moins riche d’informations diagnostiques sur les peaux foncées, où elle accompagne la plupart des processus pathologiques cutanés ; c’est en revanche une source constante de préoccupation et de gêne esthétique dont le dermatologue à peau claire ne mesure pas toujours l’importance. La sévérité objective d’u…

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