S19-P03-C14 Réactions cutanées médicamenteuses

S19-P03-C14 Réactions cutanées médicamenteuses

S19

Dermatologie

Dan Lipsker

Chapitre S19-P03-C14

Réactions cutanées médicamenteuses

Claire Hotz, Laurence Valeyrie-Allanore, Olivier Chosidow et Pierre Wolkenstein

 

Les toxidermies regroupent l’ensemble des manifestations cutanées consécutives à une prise médicamenteuse. Parmi les effets indésirables des médicaments, la peau est l’organe cible le plus fréquemment touché [6]. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 2 % des toxidermies sont considérées comme sévères, définies par la mise en jeu du pronostic vital, la nécessité d’une hospitalisation et la possibilité de graves séquelles [7]. Les toxidermies sévères incluent la nécrolyse épidermique toxique (NET) ou syndrome de Lyell, le syndrome de Stevens-Johnson (SJS), le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (DRESS pour drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms), la pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG), l’angiœdème et l’anaphylaxie. Les tableaux cliniques, ainsi que la physiopathologie des toxidermies sont hétérogènes, pouvant rendre le diagnostic difficile et induire ainsi un retard de prise en charge thérapeutique.

Toute éruption cutanée dans un contexte d’introduction récente d’un ou de plusieurs médicaments doit faire suspecter une toxidermie et doit conduire à l’arrêt du ou des médicament(s) imputable(s). Chaque clinicien doit savoir évoquer le diagnostic et rechercher les signes de gravité afin d’orienter au plus vite le patient dans un centre spécialisé.

Épidémiologie

Les toxidermies représentent approximativement 3 % des événements indésirables survenant au cours d’une hospitalisation. Dans les services de dermatologie, elles représentent 2 % des motifs de consultation et 5 % des motifs d’hospitalisation. Les réactions sévères (SCAR pour severe cutaneous adverse reactions), responsables d’une mise en jeu du pronostic vital et/ou de graves séquelles, représentent 0,1 à 0,3% de l’ensemble des toxidermies [3]. L’incidence du syndrome de Stevens-Johnson et de la nécrolyse épidermique toxique est estimée à 2 cas par million d’habitants par an [1][2]. L’incidence du syndrome DRESS est estimée de 1/1 000 à 1/10 000 nouveaux patients traités par anti-épileptiques (carbamazépine ou phénytoïnes).

Le risque de développer une toxidermie est plus fréquent chez la femme. L’incidence des toxidermies augmente avec l’âge au-delà de 40 ans et avec le nombre de médicaments pris par le patient. Les patients infectés par le VIH ont un risque accru de développ…

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