S20-P01-C05 Toxidermies

S20-P01-C05 Toxidermies

S20

Allergologie

Antoine Magnan

Chapitre S20-P01-C05

Toxidermies

Angèle Soria et Camille Francès

 

La peau est l’organe le plus fréquemment atteint au cours des manifestations allergiques médicamenteuses, que ce soit au cours des réactions d’hypersensibilité immédiate survenant dans l’heure qui suit l’administration d’un médicament (majoritairement médiée par les immunoglobulines E) ou au cours des hypersensibilités dites retardées (HSR) survenant plus d’une heure après l’administration d’un médicament. Ces réactions d’hypersensibilités retardées mettent principalement en jeu les cellules T spécifiques du médicament en cause dans la réaction. Elles correspondent aux types IV de la classification des hypersensibilités de Gell et Coombs modifiée par Pichler [15].

En France ces réactions de type IV sont aussi connues sous le nom de toxidermies et regroupent des manifestations très différentes tant du point de vue clinique, biologique physiopathologique que thérapeutique. Les principaux tableaux cliniques de toxidermies sont nombreux et polymorphes ; des exanthèmes, des éruptions associées à une hyperéosinophilie avec atteintes multi-organes, des pustuloses, des lésions bulleuses ou pigmentées peuvent être retrouvées. Parfois ces toxidermies sont intriquées et difficilement individualisables ; on parle alors de toxidermies de chevauchement. Les toxidermies touchent environ 10 % des patients hospitalisés.

Les différentes toxidermies

Exanthèmes médicamenteux

Exanthème maculopapuleux médicamenteux

Il est très fréquent et représente entre 50 et 95 % des toxidermies. Les médicaments les plus inducteurs sont les antibiotiques : β-lactamines, (en particulier les aminopénicillines) et les sulfamides, les anticomitiaux, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et l’allopurinol.

Ce type d’éruption n’est absolument pas spécifique d’une éruption médicamenteuse, ce qui rend parfois difficile le diagnostic étiologique.

L’exanthème maculopapuleux débute le plus souvent 5 à 21 jours (10 jours en moyenne) après l’initiation du médicament. Il se localise initialement sur le tronc ou à la racine des membres et peut s’étendre sur tout le tégument (Figures S20-P01-C05-1). Chez un même sujet, les lésions sont souvent polymorphes ; des macules isolées, des macules confluentes en nappes, des papules ou des plaques œdémateuses peuvent coexister. Le prurit est fréquent, parfois sévère. Une fièvre modérée est notée dans environ un tiers des cas. Il n’y a classiquement pas d’atteinte muqueuse.<…

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