S21-P01-C05 Hypophysites

S21-P01-C05 Hypophysites

S21

Endocrinologie

Jean-Louis Wémeau

Chapitre S21-P01-C05

Hypophysites

Ingrid Allix et Vincent Rohmer

 

L’hypophysite est une pathologie rare, correspondant à une inflammation chronique de la glande dont la pathogenèse est complexe. Les signes cliniques et radiologiques, non spécifiques, rendent son diagnostic difficile. De nouvelles formes ont été décrites ces dernières années.

Présentation clinique et anomalies hormonales

Les symptômes cliniques de l’hypophysite ne sont pas spécifiques, comprenant des signes neurologiques liés à la compression des structures adjacentes à l’hypophyse : céphalée (compression des méninges et de la dure-mère), diplopie (compression des nerfs oculomoteurs en cas d’expansion latérale dans les sinus caverneux), amputation du champ visuel (compression du chiasma optique) et baisse de l’acuité visuelle. Les céphalées et les troubles du champ visuel sont souvent les premiers symptômes. Des déficits hypophysaires sont également fréquemment associés : isolés, ou touchant plusieurs lignées (liés à l’atteinte de l’antéhypophyse par le processus inflammatoire), parfois un diabète insipide (atteinte de la neurohypophyse), ou bien encore une hyperprolactinémie. L’axe le plus atteint est l’axe corticotrope, puis l’axe thyréotrope, puis l’axe gonadotrope et enfin l’axe somatotrope [11]. Cette présentation n’est pas classique dans les autres atteintes hypophysaires où l’axe somatotrope et gonadotrope sont principalement atteints. Toutefois, une étude allemande récente, sur 76 patients présentant une hypophysite primaire, montre que l’hypogonadisme était la dysfonction hypophysaire la plus fréquente dans cette cohorte et que la prise de poids était identifiée comme un signe d’hypophysite (suggérant une implication hypothalamique) [30].

Il est exceptionnel que l’hypophysite soit découverte de façon fortuite sur une IRM.

Imagerie

L’IRM est devenue la technique la plus performante pour explorer l’hypophyse. Il est utile d’effectuer des coupes coronales et sagittales avant et après injection de gadolinium. Le diagnostic d’hypophysite est difficile puisque les signes ne sont pas spécifiques. Toutefois, il est classique de noter, dans l’adénohypophysite, un syndrome tumoral de l’hypophyse, symétrique, homogène et iso-intense en T1. Le rehaussement après injection de gadolinium est généralement homogène, rarement périphérique et toujours très marqué (Figure S21-P01-C05-1). Il peut également être noté une prise de contraste le long de la tige pituitaire ainsi qu’une prise de contraste de la dure-mère [1]. Mais là encore, ces signes sont non spécifiques. Les c…

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