S21-P05-C02 Sevrage de la corticothérapie

S21-P05-C02 Sevrage de la corticothérapie

S21

Endocrinologie

Jean-Louis Wémeau

Chapitre S21-P05-C02

Sevrage de la corticothérapie

Inès Hacini, Ramona Zaharia, Laure Cazabat,
Thomas Hanslik et Marie-Laure Raffin-Sanson

 

Les glucocorticoïdes synthétiques sont largement utilisés en thérapeutique pour leurs propriétés anti-inflammatoires et immunosuppressives. Toutefois, l’utilisation de ces molécules au long cours et à des doses supra physiologiques expose à de nombreux effets secondaires, notamment métaboliques, osseux et cutanés. Par ailleurs, le freinage de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien est associé à un risque d’insuffisance corticotrope post-corticothérapie dont la fréquence et la sévérité sont l’objet de controverses. Surtout, la gestion du risque lié au sevrage en glucocorticoïde reste très débattue. Les données de la littérature sont insuffisantes pour comparer les effets des différentes prises en charge possibles, que ce soit sur le dépistage de l’insuffisance corticotrope ou sur le bénéfice sur le traitement substitutif. Nous proposons un encadrement de l’arrêt de la corticothérapie centrée sur l’information et l’éducation thérapeutique du patient, mais comportant également un dépistage de l’insuffisance corticotrope dans certains cas.

Fréquence de l’insuffisance corticotrope post-corticothérapie

Si la prévalence de l’insuffisance corticotrope secondaire à la corticothérapie est discutée, cela est principalement dû à l’hétérogénéité des études : type de corticothérapie (très variable en dose et en durée), tests et seuils définissant une fonction surrénalienne normale ou altérée, délai au bout duquel l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien est évalué. Quatre-vingts études publiées depuis 1974 ont testé la fonction surrénalienne de patients traités par glucocorticoïdes avec un relevé précis des durées et des doses reçues, dont une méta-analyse récente [2], [3], [4]. De cette analyse ressortent les points suivants :

– sur le très court terme, tous les types de corticothérapie, quelles que soient la durée et la voie, peuvent être responsables d’une insuffisance corticotrope : 24 heures après l’arrêt, 50 à 100 % des patients ayant reçu une corticothérapie orale sont en insuffisance corticotrope, y compris chez les patients recevant de très petites doses. Les patients ayant reçu une corticothérapie par voie nasale ou respiratoire sont en insuffisance corticotrope dans 4 à 8 % des cas [2]. Notons que, chez les patients sous antiprotéases (traitement antirétroviral), une corticothérapie inhalée peut indui…

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