S22-P03-C02 Cancer bronchique à petites cellules

S22-P03-C02 Cancer bronchique à petites cellules

S22

Pneumologie

Vincent Cottin

Chapitre S22-P03-C02

Cancer bronchique
à petites cellules

Jean-Louis Pujol et Benoît Roch

 

Parmi l’ensemble des cancers du poumon, le cancer bronchique à petites cellules (CPC) est une préoccupation majeure pour les cliniciens, car les progrès réalisés durant les 30 dernières années sont très lents. Avec une médiane de survie de l’ordre de 10 mois pour les formes étendues et une survie à deux ans de l’ordre de 25 à 30 mois pour les formes limitées, le pronostic du CPC représente un défi oncologique majeur, qui lui vaut d’être qualifié aux États-Unis par le National Cancer Institute de « cancer récalcitrant » au même titre que le cancer du pancréas.

Si l’on tient compte des projections de l’INCa (Institut National du Cancer) faisant état, en France, de 49 109 nouveaux cas de cancer du poumon en 2018 (31 231 hommes et 15 132 femmes [13], il y aurait environ 6 954 patients atteints de CPC en 2018. Le CPC est donc à la fois un fait épidémiologique majeur et un défi scientifique.

Problématique

Le CPC est très sensible à l’association du Cisplatine et de l’Étoposide ; cela est connu depuis trois décennies et constitue l’épine dorsale du traitement quelles que soient les autres modalités qui lui sont associées. Cependant, après un délai de quelques mois, la maladie réapparaît presque invariablement et est devenue le plus souvent réfractaire.

Dire qu’il faut changer de paradigme est un euphémisme. Notre chapitre ne prétend ni détenir la solution, ni viser à l’exhaustivité mais les dernières années ont vu s’accélérer des approches alternatives, au premier rang desquelles l’immunochimiothérapie. Il est temps de les recenser.

Oncogenèse

Un pas important dans la compréhension de ce qui confère au CPC son classement en « cancer récalcitrant » a été fait par l’analyse exhaustive des anomalies génomiques somatiques de 110 CPC [10].

La première observation était le taux extrêmement élevé de mutations des CPC, avec une médiane de 8,6 mutations ponctuelles non synonymes par million de bases. Il s’agissait surtout de transversions C:G>A:T, ce qui n’est pas surprenant puisque ce cancer est fortement lié au tabagisme. Dans environ la moitié des cas, l’analyse de la sous-clonalité des mutations détectées était possible : elle apparaissait trois fois moins importante qu’elle ne l’est pour les adénocarcinomes pulmonaires. Qui plus est, la corrélation entre le stade et l’hétéroclonalité, telle qu’observée pour les adénocarcinomes, n’était pas vérifiée…

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