S23-P02-C02 Arthrites réactionnelles

S23-P02-C02 Arthrites réactionnelles

S23

Rhumatologie

Thomas Bardin

Chapitre S23-P02-C02

Arthrites réactionnelles

Thierry Schaeverbeke

 

Le terme d’arthrite réactionnelle a été proposé en 1973 par Aho pour définir une arthrite aseptique survenant dans les quelques semaines suivant une infection distante de l’articulation, habituellement digestive ou génitale.

Les critères diagnostiques les plus communément admis sont ceux proposé en 1995 à Berlin lors d’un workshop international :

– arthrite survenant quelques jours à quelques semaines après une infection digestive ou génito-urinaire (cliniquement symptomatique ou microbiologiquement confirmée) ;

– monoarthrite ou oligoarthrite généralement asymétrique et prédominant aux membres inférieurs ;

– absence d’autre cause d’arthrite, notamment septique ou microcristalline.

L’arthrite réactionnelle appartient au spectre des spondyloarthrites, avec lesquelles elle partage de nombreuses similitudes cliniques et le terrain génétique prédisposant, représenté notamment par la prévalence élevée du phénotype HLA-B27.

Outre les similitudes entre la présentation initiale de l’arthrite réactionnelle avec les spondyloarthrites, le fait qu’elle puisse évoluer ou se compliquer tardivement d’une authentique spondylarthrite ou d’un rhumatisme psoriasique cèle les liens entre ces pathologies.

L’arthrite réactionnelle doit ainsi être différencié des autres rhumatismes post-infectieux : rhumatisme post streptococcique, rhumatisme articulaire aigu, arthrites post-méningococcémiques ou post endocarditique, qui, s’ils sont également aseptiques, n’ont pas cette présentation de spondyloarthrite.

Histoire de l’arthrite réactionnelle

On retrouve des témoignages historiques très anciens de ce tableau clinique : dès l’antiquité, Hippocrate mentionnait l’existence d’arthrites faisant suite à des colites épidémiques. Des descriptions ponctuelles d’arthrites que l’on peut qualifier de réactionnelles ont ensuite été faites à différentes époques, notamment lors de conflits armés, tel cet épisode d’urétrite puis de conjonctivite et d’arthrite décrit chez un capitaine de cavalerie de la grande armée par Baron, chirurgien de l’empereur. En 1916, pendant les opérations militaires de la Somme, on vit se développer un foyer de dysenterie bacillaire. Deux médecins français (Fiessinger et Leroy) décrivirent, à la suite de cet épisode, un curieux syndrome associant conjonctivite, urétrite, puis polyarthrite, qu’ils baptisent syndrome oculo-uréthro-synovial. Fiesinger et Leroy notèrent les similitudes existantes entre ce syndrome et une pathologie articulaire courante à l’époque : le rhumatisme blénnorragique, ou arthrite à gonocoque. Cependan…

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