S23-P02-C05 Arthropathies inflammatoires diverses de cause obscure

S23-P02-C05 Arthropathies inflammatoires diverses de cause obscure

S23

Rhumatologie

Thomas Bardin

Chapitre S23-P02-C05

Arthropathies inflammatoires diverses de cause obscure

Jean-Marie Berthelot

Causes « obscures » ou « discrètes » ?

La génétique ne peut tout expliquer

Malgré l’ancienneté de leurs descriptions, les mécanismes de certaines pathologies articulaires restent encore bien « obscurs » (ce qui ne veut pas dire que la pathogénie des polyarthrites rhumatoïdes et spondylarthrites soit parfaitement claire !). Tel est encore le cas pour les pseudo-polyarthrites rhizoméliques (PPR), la maladie de Still de l’adulte, et deux variétés de rhumatismes intermittents : le rhumatisme palindromique, et l’hydarthrose intermittente, qui seront traitées dans ce chapitre.

Les espoirs des années 1980-90 que l’étude des seuls gènes humains allait rendre la pathogénie des affections rhumatismales lumineuse n’ont pour l’instant pas été confortés. Les principales exceptions à ce sujet sont les syndromes auto-inflammatoires : l’identification des mutations des gènes de la pyrine (dans la fièvre méditerranéenne familiale) et de la cryopyrine (dans les syndromes de Muckle-Wells et CINCA) a en effet conduit à la découverte des inflammasomes. Cette découverte a éclairé la pathogénie d’un nombre croissant d’autres pathologies (syndrome PAPA, etc.) liées à des anomalies de gènes codant pour des molécules modulant le fonctionnement de l’inflammasome, et/ou de l’immunité innée en général. Cette avancée a été d’autant plus remarquable qu’elle s’est doublée de solutions thérapeutiques encore inespérées quelques années plus tôt, comme le blocage de l’interleukine-1 dans les cryopyrinopathies. Toutefois, même dans ces pathologies monogéniques, la physiopathologie reste encore imparfaitement comprise puisque des facteurs d’environnement, dont l’étude est encore plus difficile que celle des gènes humains, interviennent pour moduler les poussées de ces syndromes auto-inflammatoires, en particulier des agents infectieux. Bien que n’ayant pas élucidé en intégralité les mécanismes des rhumatismes inflammatoires en s’intéressant seulement au génome humain, les progrès en génétique ont tout de même beaucoup fait avancer la réflexion sur la pathogénie de ces affections : d’une part, en mettant en évidence que, plus que des mutations uniques, c’était la conjonction de nombreux polymorphismes de molécules participant à la réponse immune qui faisait le lit des pathologies dysimmunitaires (qui sont donc plus des syndromes polygéniques que des maladies) ; d’autre part, en démontrant que beaucoup de ces variants étaient partagés par plusieurs syndromes dysimmunitaires, ceci expliquant à la fois la fréquence des chevauchemen…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne