S23-P02-C07 Goutte

S23-P02-C07 Goutte

S23

Rhumatologie

Thomas Bardin

Chapitre S23-P02-C07

Goutte

Thomas Bardin

Définitions

La goutte est liée à la présence de microcristaux d’urate monosodique (UMS) dans les articulations, qui résulte d’une hyperuricémie chronique, dépassant le point de saturation de ce sel [1]. L’hyperuricémie peut ainsi être définie par une concentration d’acide urique dans le plasma exposant à la goutte, c’est-à-dire supérieure à 360 micromoles/l [2]. La goutte se traduit initialement par des accès aigus ou crises de goutte, déclenchés par la chute de cristaux d’UMS dans le liquide articulaire. Si l’hyperuricémie n’est pas traitée à ce stade, les dépôts cristallins grossissent et infiltrent l’articulation, aboutissant à des arthropathies destructrices particulières, les arthropathies uratiques. À ce stade tardif, des dépôts d’urates sont aussi présents dans le tissu sous-cutané, appelés tophus. La présence de tophus palpables caractérise la goutte tophacée.

Critères

Des critères de classification de la goutte ont été récemment élaborés [3]. Ils apparaissent dans le Tableau S23-P02-C07-I.

Épidémiologie

Prévalence

La goutte est une maladie fréquente. En France, sa prévalence a été récemment estimée à 0,9 % dans la population adulte [4]. La prévalence de la maladie augmente avec l’âge. La goutte est plus fréquente chez l’homme ; les femmes sont surtout atteintes après la ménopause (les œstrogènes sont uricosuriques) et la goutte y est souvent secondaire à la prise de diurétiques ou à l’insuffisance rénale. La prévalence de la goutte est en augmentation dans le monde entier, comme cela a été montré en Europe, aux USA et dans la zone Asie Pacifique, sans doute du fait de changements de l’alimentation, de l’augmentation de l’espérance de vie, de la prévalence de l’obésité et de l’utilisation de médicaments hyperuricémiants [4].

Facteurs alimentaires

Des études prospectives ont bien montré l’importance des facteurs alimentaires dans le risque de goutte : consommation d’alcool, plus particulièrement de bière et d’alcools forts, de fructose (sodas sucrés, jus de fruits industriels, sirop de maïs ajoutés dans les fast foods) ; fortes consommations de viande et de poissons ou crustacés. Les légumes, mêm…

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