S23-P03-C04 Sacro-iliites infectieuses

S23-P03-C04 Sacro-iliites infectieuses

S23

Rhumatologie

Thomas Bardin

Chapitre S23-P03-C04

Sacro-iliites infectieuses

Sophie Godot, Valérie Zeller, Pascal Chazerain, Vanina Meyssonnier et Jean-Marc Ziza

 

Les sacro-iliites infectieuses ou septiques désignent une infection de l’articulation sacro-iliaque. Leur prise en charge diagnostique et thérapeutique est superposable à celle des spondylodiscites infectieuses. Il s’agit d’une localisation rare d’infection ostéo-articulaire. Compte tenu de la situation profonde de cette articulation et d’une sémiologie parfois trompeuse, le diagnostic peut être difficile avec pour conséquence un retard diagnostique. Les données dans la littérature concernent surtout des cas rapportés ou des petites séries de patients. Plusieurs auteurs ont recensé les cas rapportés d’infection à pyogènes, avec un total de près de 500 cas dans la littérature anglophone entre 1878 et 2011, dans les populations pédiatriques et adultes [1], [2], [3], [4]. Deux séries françaises rapportent 214 cas entre 1971 et 1981, toutes causes bactériologiques confondues (y compris tuberculeuse ou brucellienne) et 39 cas uniquement à pyogènes de façon plus récente, entre 1995 et 2011 [4], [5].

Pathogénie

Dans la majorité des cas, l’infection est d’origine hématogène. Une inoculation bactérienne par un foyer infectieux local est également possible [6].

La mobilité sacro-iliaque est très modérée et diminue au cours de la vie avec une mobilité le plus souvent absente après 60 ans, ce qui explique probablement l’incidence plus élevée de cette infection chez les enfants, et presque exceptionnelle après 60 ans. La survenue d’une infection pendant la grossesse ou le post-partum est une situation clinique particulière qui a été rapportée [5]. Pendant la grossesse, les modifications hormonales entraînant un relâchement des ligaments du pelvis et du sacrum et la prise de poids contribuent à augmenter la mobilité des sacro-iliaques. Cette articulation est également sollicitée pendant l’accouchement. L’hypothèse d’une greffe bactérienne sur des lésions traumatiques ou micro-traumatiques de la sacro-iliaque est évoquée par analogie aux mécanismes parfois retenus au cours des ostéites pubiennes.

Dans les infections tuberculeuses, l’atteinte se fait en général par le biais d’une ostéite sacrée avec colonisation articulaire secondaire. Elle s’associe souvent à une autre atteinte ostéo-articulaire, notamment lombaire, par l’intermédiaire d’un abcès du psoas [6], [7].

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