S24-P02-C02 Métabolisme énergétique mitochondrial : acides gras et corps cétoniques

S24-P02-C02 Métabolisme énergétique mitochondrial : acides gras et corps cétoniques

S24

Génétique et maladies métaboliques

Alain Verloes et Brigitte Chabrol

Chapitre S24-P02-C02

Métabolisme énergétique mitochondrial : acides gras et corps cétoniques

François Labarthe

Les acides gras (AG) sont l’un des principaux métabolites énergétiques de l’organisme. Leur β-oxydation mitochondriale participe également à la synthèse hépatique de corps cétoniques, substrats énergétiques utilisables par la plupart des organes. Les déficits héréditaires des différents transporteurs et enzymes impliqués dans ce métabolisme aboutissent à un défaut de production d’énergie et à l’accumulation de dérivés toxiques des AG. Les progrès récents de la biochimie métabolique (spectrométrie de masse en tandem, chromatographie des acides organiques…) et de la génomique, ainsi que l’utilisation de ces outils sur de larges populations (dépistage néonatal), ont permis de découvrir de nouvelles maladies, de décrire plusieurs phénotypes au sein d’un même déficit enzymatique, et de mieux comprendre la physiopathologie de ces maladies. Ils ont également permis de proposer de nouvelles approches thérapeutiques, adaptées à chaque déficit enzymatique, mais tenant également compte du phénotype et du génotype. Les déficits de β-oxydation des AG représentent donc aujourd’hui un groupe de maladies hétérogènes pour lesquelles la prise en charge diagnostique et thérapeutique doit prendre en compte ces différents paramètres.

Physiopathologie

Métabolisme énergétique des acides gras et des corps cétoniques

Les AG sont le métabolite énergétique préférentiel de certains organes tels que le cœur, les muscles squelettiques ou le foie, et leur utilisation par l’ensemble de l’organisme est favorisée dans les situations d’insulinémie basse, par exemple lors du jeûne prolongé. Les AG proviennent de l’alimentation et de la synthèse hépatique à l’état nourri, ou des réserves cellulaires de triglycérides, notamment du tissu adipeux lors du jeûne. Ils sont principalement à chaînes longues (AGCL), et circulent dans le sang sous forme d’AG libres liés à l’albumine ou sous forme estérifiée, intégrés dans le noyau de lipoprotéines. L’entrée cellulaire peut se faire par diffusion passive ou par l’intermédiaire de différents transporteurs. À l’intérieur de la cellule, les AGCL sont estérifiés avec un coenzyme A (CoA) pour former un acyl-CoA, pouvant être utilisé pour la synthèse de lipides endogènes (triglycérides et phospholipides), ou être oxydé dans la mitochond…

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