S26-P02-C01 Sémiologie rhinologique

S26-P02-C01 Sémiologie rhinologique

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Partie S26-P02

Rhinologie

Chapitre S26-P02-C01

Sémiologie rhinologique

Philippe Herman

Saignement de nez ou épistaxis

Le saignement de nez ou épistaxis résulte de la rupture de petits vaisseaux dans les fosses nasales ou les sinus. Du sang s’écoule alors spontanément des narines. Lorsque l’origine du saignement est postérieure dans les fosses nasales, le sang coule dans la gorge et il est craché le plus souvent. Lorsqu’il s’agit de crachats sanglants, il faut faire la différence entre une épistaxis, donc issue des fosses nasales, et du sang recraché lors d’efforts de vomissement (hématémèse) ou de toux (hémoptysie). Ce saignement est spectaculaire et angoissant, alors qu’il est le plus souvent d’abondance modeste. Cependant sa répétition peut entraîner une anémie qui en fait la gravité.

Les causes de ces saignements de nez sont multiples et il faut rechercher, d’une part, une cause locale (simple varice, voire tumeur) et, d’autre part, des facteurs susceptibles de favoriser le saignement (hypertension artérielle, prise de médicaments interférant avec la coagulation ou l’agrégation des plaquettes). Le retentissement potentiel de cette épistaxis doit être évalué, en particulier en fonction de l’âge et d’une éventuelle pathologie cardiaque associée.

L’examen des fosses nasales est indispensable. Il est réalisé par un spécialiste ORL après rétraction muqueuse, obtenue en plaçant des cotons imbibés de xylocaïne et de sympathomimétique dans les fosses nasales. En pratique, en cas d’épistaxis antérieure, l’origine du saignement est souvent la tache vasculaire, plexus capillaire sur la partie antéro-inférieure de la cloison nasale anastomosant les territoires carotide interne (par le biais des artères ethmoïdales) et carotide externe (par le biais des artères sphénopalatines et également des artères faciales). En revanche, en cas de saignement postérieur ou abondant, il est souvent difficile d’identifier l’origine sans un matériel sophistiqué habituellement utilisé au bloc opératoire.

L’arrêt du saignement va pouvoir être obtenu soit par des manœuvres simples comme la compression du nez, qui n’a de sens que lorsqu’il s’agit d’un saignement de la tache vasculaire, soit par la coagulation d’une éventuelle varice, soit par un tamponnement ou méchage, habituellement peu douloureux si l’anesthésie locale est de bonne qualité. Suivant le siège du saignement, l’efficacité est obtenue soit en méchant la partie antérieure des fosses nasales, soit en utilisant des sondes à ballonnet. Dans certains cas rares, on peut être amené à proposer un geste chirurgical sous anesthésie générale consistant à clipper l’artère sph&…

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