S26-P03-C05 Cancer de la cavité buccale

S26-P03-C05 Cancer de la cavité buccale

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P03-C05

Cancer de la cavité buccale

Philippe Herman

 

La cavité buccale est un site essential de la tête et du cou impliqué dans la parole, la déglutition, et l’aspect du visage. Anatomiquement, la cavité buccale est formée de la muqueuse labiale, de la langue mobile, du plancher buccal, de la gencive du maxillaire et de la mandibule, du trigone rétromolaire, de la muqueuse buccale et du palais dur.

En dépit de sa proximité avec l’oropharynx, la cavité buccale est singulière en termes d’étiologies, de prise en charge et de pronostic. En dépit de progrès en termes de « préservation d’organe » au niveau de l’oropharynx et du larynx, le cancer de la cavité buccale demeure une maladie chirurgicale. Par ailleurs, en dépit des progrès de la chirurgie, des traitements adjuvants, de la compréhension des mécanismes moléculaires de l’oncogenèse, le pronostic demeure sombre, en particulier pour les lésions découvertes à un stade avancé.

Le pronostic global est de l’ordre de 60 % à 5 ans, ce qui reflète mal l’extrême variation depuis 82 % pour les petites lésions jusqu’à 10 % pour les lésions avancées. Le contrôle locorégional des tumeurs de la langue est particulièrement difficile, compte tenu de la lymphophilie de cette tumeur, avec un essaimage souvent bilatéral et, d’autre part, du fait de l’absence de barrière anatomique à l’extension tumorale le long des faisceaux musculaires.

Le type histologique le plus fréquent est le carcinome épidermoïde. Il représente 25 % environ des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS).

Facteurs de risque

L’intoxication alcoolo-tabagique est le principal facteur de risque. Par ailleurs certaines lésions peuvent être considérés comme des facteurs de risques de transformation maligne : lichen plan érosif ; érythroplasie de Queyrat ; maladie de Bowen ; papillomatose orale floride. À la différence de l’oropharynx, l’infection par le papillomavirus humain (HPV) ne semble pas jouer un rôle étiologique ou pronostique notable.

Diagnostic, bilan d’extension et préthérapeutique

Des douleurs buccales, une otalgie réflexe, une lésion endobuccale persistante ou une adénopathie cervicale persistante doivent faire évoquer le diagnostic.

L’examen de la cavité buccale et de l’oropharynx permet la visualisation d’une tumeur ulcérée ou exophytique. Une biopsie peut être réalisée sous anesthésie locale en consultation, car la tumeur est le plus souvent accessible par voie transorale. La laryngoscopie indirecte et la nasofibroscopie permet de rechercher une deuxième localisation p…

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