S32-P01-C16 Infections à germes anaérobies endogènes

S32-P01-C16 Infections à germes anaérobies endogènes

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P01-C16

Infections à germes anaérobies endogènes

Jean-Philippe Barnier et Olivier Join-Lambert

 

Les germes anaérobies constituent le principal contingent bactérien des flores commensales. Le terme « anaérobie » caractérise leur métabolisme énergétique qui est strictement indépendant de l’oxygène, ce qui les différencie des bactéries aéro-anaérobies et micro-aérophiles. Les bactéries anaérobies sont incapables de survivre dans l’air ambiant, car elles ne possèdent pas de systèmes enzymatiques assez efficaces pour lutter contre les dérivés toxiques de l’oxygène. Leur niveau de sensibilité varie selon les espèces de moins de 0,5 % à 8 % de pression partielle en oxygène.

On distingue deux types d’infections à germes anaérobies : les infections à bacilles à Gram positif sporulés du genre Clostridium, et les infections à germes anaérobies de la flore endogène (IGA), qui font l’objet de ce chapitre. Ces dernières correspondent à des infections secondaires à la rupture d’une barrière cutanée ou muqueuse. Elles sont polymicrobiennes dans plus de 80 % des cas et impliquent également des germes aérobies.

Infections à germes anaérobies d’origine endogène

Virulence des germes anaérobies

Les bactéries anaérobies impliquées dans les IGA sont des germes commensaux et peu virulents. Leur pathogénicité est augmentée dans les infections mixtes impliquant également des germes aérobies ou aéro-anaérobies (Staphylococcus aureus, entérobactéries, streptocoques du groupe A, streptocoques du groupe milleri).

Certaines espèces possèdent néanmoins des facteurs de virulence qui leur confèrent une pathogénicité accrue. Les Bacteroides du groupe fragilis possèdent une capsule qui les protège de la phagocytose et de la lyse par le complément. Les bactéries anaérobies peuvent aussi exprimer des protéases qui dégradent les tissus (Clostridium perfringens) ou des facteurs prothrombotiques (Fusobacterium necrophorum).

Épidémiologie et facteurs de risque

La prévalence des IGA est difficile à évaluer mais semble croître du fait de l’augmentation du nombre de sujets à risque et de l’allongement de la durée de la vie [7]. Les facteurs prédisposant aux IGA sont à la fois locaux et généraux.

L…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne