S32-P01-C19 Diphtérie

S32-P01-C19 Diphtérie

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P01-C19

Diphtérie

François Bricaire et Loïc Guillevin

 

La diphtérie est une toxi-infection contagieuse, peu immunisante due à Corynebacterium diphtheriæ et à sa toxine. Fréquente et cause importante de mortalité infantile dans la première moitié du XXe siècle, elle a pratiquement disparu dans les pays occidentaux. La généralisation de la vaccination par l’anatoxine de Ramon explique en partie cette disparition de la diphtérie. Cependant, des épidémies avec plusieurs milliers de cas ont été signalées au cours du vingtième siècle en Europe de l’Est, notamment en Russie.

Épidémiologie et physiopathologie

L’homme est le seul réservoir de C. diphtheriæ hébergé dans le rhinopharynx des malades et de sujets porteurs sains. La transmission est interhumaine et se fait par voie aérienne au contact direct, par l’intermédiaire des gouttelettes de salive. Grâce à une couverture vaccinale très élevée, la diphtérie due à Cornybacterium diphtheriae a disparu en France métropolitaine. Depuis 2002, à l’exception d’un cas, tous les cas déclarés étaient importés. Les derniers cas sont dus à des souches importées de Madagascar, de Russie, d’Afrique de l’Ouest et du Pakistan.

C. diphtheriæ sécrète une exotoxine responsable de la majorité des symptômes et de la gravité de la maladie. Cette production dépend de la présence d’un phage lysogène qui transporte le gène codant pour la toxine, et seules les souches lysogènes sont productrices de toxine et donc virulentes. Cette toxine, très puissante, létale à très faible concentration pour le cobaye, inhibe les synthèses protéiques par une action sur les ribosomes. Elle agit sur toutes les cellules, mais surtout sur les cellules myocardiques, nerveuses et rénales. Elle est antigénique et entraîne la formation d’anticorps antitoxiques neutralisant la toxine. La protection contre la diphtérie-maladie dépend donc de l’immunité humorale et du taux d’anticorps neutralisant dans le sérum. Un taux sérique d’antitoxine supérieur à 0,1 UI/ml est considéré comme protecteur, et inférieur à 0,01 UI/ml comme non protecteur. La toxine peut être transformée par la chaleur en antitoxine, ayant perdu l’activité toxique mais ayant conservé le pouvoir antigénique.

Manifestations cliniques

Angine diphtérique

C’est la manifestation la plus commune. Après une incubation de 3 à 7 jours,…

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