S32-P02-C01 Infections à entérovirus et autres virus entériques

S32-P02-C01 Infections à entérovirus et autres virus entériques

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

PARTIE S32-P02

Infections virales

Chapitre S32-P02-C01

Infections à entérovirus
et autres virus entériques

Véronique Avettand-Fènoël et Alexis de Rougemont

Infections à entérovirus [7], [3]

Les virus du genre Enterovirus de la famille Picornaviridae sont répartis en quatre espèces humaines comportant chacune plusieurs sérotypes : les virus coxsackie (CV), les échovirus (E), les poliovirus (PV) et autres entérovirus (EV). Ce sont des virus à ARN monocaténaire de polarité positive. Leur variabilité génétique est la conséquence de mutations ponctuelles ou de recombinaisons lors de co-infections, et cette diversité, qui est étroitement associée à leur tropisme tissulaire et à leur spectre pathologique, requiert une veille épidémiologique continue.

Infections à entérovirus non poliomyélitiques : coxsackievirus (CV-A et CV-B), échovirus et autres entérovirus (EV68-71)

Les entérovirus non poliomyélitiques sont transmis par voie respiratoire ou par voie féco-orale soit directe de personne à personne (manuportée) soit indirecte par l’intermédiaire de l’eau et des aliments (notamment coquillages, crudités) du fait de leur excrétion massive dans les selles et de leur persistance dans l’environnement. Ces infections peuvent survenir toute l’année sous forme de cas sporadiques ou d’épidémies surtout estivo-automnales, et sont liées à un ou plusieurs sérotypes particuliers ; elles peuvent être responsables d’infections nosocomiales. Possibles à tout âge, les infections à entérovirus sont cependant plus fréquentes chez l’enfant et l’adolescent.

Physiopathologie

Après avoir franchi la porte d’entrée orale, les entérovirus se multiplient au niveau des amygdales, des ganglions cervicaux, des plaques de Peyer et des ganglions mésentériques. S’ensuit une phase virémique qui permet l’invasion des tissus du système réticulo-endothélial, des méninges, du système nerveux central et la dissémination aux autres organes cibles (tissu cardiaque, peau). Enfin, les virus sont éliminés dans les selles (10 à 300 millions de particules virales par jour). À noter que l’entérovirus 70 (EV-70) se transmet directement à la conjonctive par les doigts ou les instruments d’ophtalmologie contaminés.

La réponse immunitaire humorale est essentielle pour lutter contre ces entérovirus : aux antigènes de type des entérovirus correspondent des anticorps spécifiques qui inhibent l’h&ea…

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