S32-P04-C10 Cestodes

S32-P04-C10 Cestodes

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P04-C10

Cestodes

Hélène Yera

 

Les cestodes sont des vers plats hermaphrodites, à corps divisé en segments ou anneaux. Les adultes parasitent le tube digestif de l’hôte définitif et les larves se développent dans un hôte intermédiaire.

Échinococcose alvéolaire

Cette parasitose, due au développement chez l’homme de la forme larvaire du tænia du renard, est d’évolution chronique et de mauvais pronostic.

Épidémiologie

L’échinococcose alvéolaire est localisée dans l’hémisphère nord, en particulier en Chine, en Europe Centrale, en Alaska, en Russie et au Japon. En France, c’est une zoonose rare avec une trentaine de cas annuels diagnostiqués en particulier dans les zones d’endémie (régions de l’Est, des Alpes et du Massif central). La mobilité géographique accrue de la population, associée au délai important entre contamination et premiers symptômes, rendent néanmoins possible son diagnostic en dehors des zones d’endémie. Une extension géographique de la maladie est observée en particulier dans les régions où la population de renard augmente et s’urbanise [2].

Cette affection est due au tænia du renard, Echinococcus multilocularis, petit cestode de 2 mm de long. Les œufs sont éliminés dans le milieu extérieur avec les excréments du renard (hôte définitif) et contaminent les rongeurs sauvages (hôtes intermédiaires). Le renard s’infeste en dévorant les rongeurs contaminés. L’homme est un hôte intermédiaire accidentel, il se contamine en ingérant des baies sauvages souillées ou au contact de renard (chasseurs, taxidermistes) ou de chien (hôte définitif dans certaines zones urbaines).

Clinique

La gravité de l’échinococcose alvéolaire est liée au tropisme vasculaire et biliaire des lésions et à un mode de progression comparable à celui d’un cancer du foie à marche lente. L’incubation est longue. Les symptômes ne sont pas évocateurs : douleurs abdominales, ictères par obstruction (urines foncées, selles décolorées, prurit), hépatomégalie dure irrégulière. Une hypertension portale est possible. Les atteintes secondaires ou isolées dans d’autres organes sont rares : poumon, rein, cerveau. Quand les signes cliniques apparaissent, l’affection est bien avancée et l’évolution est habituellement défavorable en quelques mois. Ces 20 dernières années, on observe une augmentation du nombre de diagnostics fortuits et du nombre de cas chez les patients immunodéprimés [1].

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