S03-P01-C14 Artérite de Takayasu

S03-P01-C14 Artérite de Takayasu

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Médecine interne

LOÏC GUILLEVIN

Chapitre S03-P01-C14

Artérite de Takayasu

Tristan Mirault

L’artérite de Takayasu est une artérite inflammatoire chronique d’étiologie inconnue affectant de façon segmentaire l’aorte et ses branches principales ainsi que les artères pulmonaires, artères dites de gros calibre.

Définition et épidémiologie

Mikito Takayasu, qui était un ophtalmologiste, rapporta en 1905 le cas d’une femme de 21 ans ayant des anastomoses artérioveineuse papillaires en couronne au fond d’œil. En 1939, Okabayashi décrivit pour la première fois le tableau d’artérite de l’aorte et des artères issues de la crosse aortique après l’autopsie d’une femme de 28 ans décédée d’insuffisance cardiaque présentant une absence de pouls carotidiens et des membres supérieurs associée à des anastomoses artérioveineuses papillaires en couronne au fond d’œil. La localisation des lésions aux troncs supra-aortiques a initialement conduit à une appellation topographique de la maladie : syndrome de l’arche aortique ou maladie des femmes sans pouls. En 1951, Shimizui et Sano publièrent en anglais la description de la panartérite aortique ce qui contribua à sa diffusion en dehors du Japon. Dès 1953, Ross et McKusick colligeaient plus d’une centaine de cas de « syndrome de l’arche aortique ». En 1975, en hommage à l’auteur de la première description de la maladie, le terme d’artérite de Takayasu était consacré pour la description de cette panartérite aortique non spécifique, bien qu’il semble que des cas de la maladie aient été décrits antérieurement à Takayasu par Rokushu Yamamoto en 1830 [9].

Anatomopathologie

Histologiquement, les lésions d’artérite prédominent au niveau de la média et de l’adventice, c’est-à-dire la partie externe de la paroi artérielle, la plus éloignée de la lumière du vaisseau. Elles sont localisées de façon segmentaire et focale, au niveau de l’aorte et de ses principales branches. À la phase aiguë, la paroi artérielle est le siège d’un infiltrat inflammatoire lymphoplasmocytaire (Figure S03-P01-C14-1). Le répertoire des récepteurs des lymphocytes T Vα et Vβ de la paroi vasculaire de patients atteints d’artérite de Takayasu serait restreint, à la différence d’autres pathologies de l’aorte comme l’athérosclérose ou les anévrysmes. La présence de cellules dendritiques a été co-localisée avec les lymphocytes. Quelques cellules géantes peuvent aussi être observées, mais elles sont beaucoup moins nombreuses que dans la maladie de Horton. Cette réaction inflammatoire s’accompagne d’une dissociation des lames élastiques de la média et d’une hyperplasie des…

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