S07-P09-C03 Limitations et arrêts thérapeutiques en réanimation

S07-P09-C03 Limitations et arrêts thérapeutiques en réanimation

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Médecine intensive-Réanimation

Christian Richard

Chapitre S07-P09-C03

Limitations et arrêts thérapeutiques en réanimation

René Robert

Le développement de la réanimation et de ses techniques de plus en plus perfectionnées s’adressant à des malades parfois âgés et/ou porteurs de pathologies multiples confronte les réanimateurs à des situations où l’intensité des moyens mis en œuvre peut apparaître comme de l’« acharnement thérapeutique ». Ainsi se pose la question d’arrêter ou de limiter les thérapeutiques engagées chez certains patients de réanimation.

Depuis une quinzaine d’années, la réflexion éthique concernant les limitations et/ou arrêts thérapeutiques (LAT) en réanimation s’est formalisée, aboutissant à des recommandations éditées par la Société de réanimation de langue française [2]. La loi no 2005-370 du 22 avril 2005, dite loi Leonetti, consacrée à la « non-obstination déraisonnable » rajoute une dimension juridique au droit à l’arrêt de thérapeutiques jugée inutiles pour le patient en fin de vie souffrant d’une affection dont la sévérité empêche tout espoir d’amélioration. En janvier 2016, la loi n° 2016-86 dite Claeys-Leonetti renforce l’importance des directives anticipées et ajoute la notion de sédation profonde et continue jusqu’au décès.

Comment tout cela a-t-il commencé ?

Jusqu’à la fin des années 1990, quand le réanimateur était face à une interrogation sur la poursuite ou l’arrêt de la réanimation, ses points de repères étaient limités. Il pouvait bénéficier du point de vue des sages de l’époque. Dès 1980, le Professeur Maurice Rapin, témoin des progrès considérables de la réanimation et du développement des techniques de suppléance permettant de prendre en charge des malades de plus en plus graves, avait pointé du doigt le risque de cet acharnement technologique sur le patient. Ainsi avait-il proposé une stratégie en quatre stades en fonction du pronostic du patient, de ses comorbidités et de l’estimation de ses perspectives de devenir, toujours d’actualité :

– stade I : le traitement est maximal, aucune limite n’est à apporter à la prise en charge ;

– stade II : toutes les thérapeutiques sont engagées, mais en cas de survenue d’un arrêt cardiaque, le patient ne sera pas réanimé, étant donné le mauvais pronostic spécifique surajouté à la gravité du patient ;

– stade III : des thérapeutiques limitées ou non sont engagées en cas d’aggravation du patient ;

– stade IV : des thérapeutiques en cours c…

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