S12-P01-C03 Explorations fonctionnelles de la motricité digestive

S12-P01-C03 Explorations fonctionnelles de la motricité digestive

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Chapitre S12-P01-C03

Explorations fonctionnelles de la motricité digestive

Marianne Gaudric

 

L’exploration de la motricité digestive a pour but de confirmer un diagnostic clinique par des tests objectifs, d’expliquer la physiopathologie de certaines affections et d’aider à leur traitement. Les méthodes d’exploration les plus couramment utilisées concernent l’œsophage et la fonction anorectale. L’étude de la motricité gastrique et surtout intestinale est plus difficile et d’indication moins courante.

Motricité œsophagienne

L’œsophage n’a pas de fonction d’absorption ou de sécrétion alors que les perturbations de sa motricité sont responsables de dysphagie, de douleurs ou de régurgitations altérant la qualité de vie et susceptibles d’entraîner de graves conséquences cliniques.

Manométrie

La manométrie explore la motricité du corps de l’œsophage et de la jonction œsogastrique. Elle est indiquée en cas de dysphagie avec endoscopie normale ou de douleurs thoraciques pseudo-angineuses, au cours de certaines connectivites et avant traitement chirurgical du reflux ou chirurgie bariatrique. Deux techniques sont disponibles.

La manométrie conventionnelle utilise une sonde comportant quatre à six cathéters accolés dont les orifices distaux sont espacés de 5 cm chacun. Ces cathéters sont perfusés à débit constant par une pompe pneumohydraulique. La résistance à l’écoulement de l’eau, transformée en un signal électrique par des transducteurs, permet d’enregistrer les variations de pression lors de la déglutition. La sonde, introduite par le nez, est poussée dans l’estomac puis retirée centimètre par centimètre pour la positionner de façon à ce que le cathéter le plus distal soit au niveau du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) identifié par la zone de haute pression à la limite entre la pression positive intragastrique et la pression négative œsophagienne. La pression de repos du SIO (normalement entre 10 et 45 mmHg) est d’abord mesurée. Puis dix déglutitions de 5 ml d’eau sont enregistrées, faisant apparaître une onde de contraction propagée le long de l’œsophage simultanément à la relaxation du SIO. Normalement, la pression résiduelle du SIO est inférieure à 8 mmHg, la contraction du corps de l’œsophage a une amplitude entre 30 et 180 mmHg et une vitesse de propagation entre 2 et 8 cm/s [11]. Cette technique permet, chez des patients se plaignant de dysphagie et/ou de douleurs thoraciques, le diagnostic d’achalasie (absence de relaxation du SIO et ondes de contraction œsophagienne de faible amplitude et non propagées) (Figure S12-P01-C03-1), …

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