S12-P03-C06 Tumeurs œsophagiennes

S12-P03-C06 Tumeurs œsophagiennes

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Chapitre S12-P03-C06

Tumeurs œsophagiennes

Catherine Brezault et Romain Coriat

 

Les lésions de l’œsophage se répartissent en deux types : les tumeurs primitives malignes de l’œsophage et les tumeurs bénignes. La grande majorité des tumeurs de l’œsophage sont malignes et représentent environ 95 % des lésions. Il existe une forme tumorale particulière et rare, les tumeurs stromales œsophagiennes, qui ne seront pas abordées dans ce chapitre.

Cancer primitif de l’œsophage

L’incidence des carcinomes œsophagiens est estimée à 323 000 nouveaux cas par an dans le monde. Les lésions œsophagiennes présentent un pronostic sombre avec une mortalité annuelle estimée à 281 200 [7]. Dans le monde, la forme histologique la plus fréquente est le carcinome épidermoïde qui représente près de 90 % des cas. La deuxième forme histologique la plus fréquente est l’adénocarcinome. Depuis quelques décennies, l’incidence de l’adénocarcinome augmente en Occident et représente dorénavant plus de 50 % des cas de cancers du tiers inférieur de l’œsophage en Occident. Il existe aussi quelques rares cas de tumeurs neuroendocrines de très mauvais pronostic.

Épidémiologie

La répartition mondiale du cancer œsophagien est très inégale, avec une incidence très élevée en Iran et en Chine, une nette prédominance masculine et un ratio de cinq hommes pour une femme [3].

En France, L’incidence est estimée à 4 500 nouveaux cas par an avec un sex-ratio hommes/femmes de 2,75, mais avec une disparité géographique et notamment une prédominance des cas en Bretagne et en Normandie [3]. En Occident, les facteurs de risque reconnus du carcinome épidermoïde de l’œsophage sont principalement une consommation excessive d’alcool et de tabac [4]. D’autres facteurs favorisants ont également été identifiés : l’achalasie, les antécédents d’ingestion de caustique, l’ingestion répétée de boissons très chaudes, les antécédents de radiothérapie, le syndrome de Plummer-Vinson (association d’une anémie microcytaire, d’une glossite secondaire à un état multicarentiel avec la survenue d’un cancer œsophagien dans 10 % des cas). Le rôle éventuel du papillomavirus a été évoqué. L’adénocarcinome voit sa fréquence augmenter dans les pays occidentaux, dont la France, avec comme principal facteur de risque l’endobrachyœsophage et donc le reflux gastro-œsophagien lié à l’excès de poids et à l’obésité

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