S12-P05-C09 Maladie de Crohn

S12-P05-C09 Maladie de Crohn

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Chapitre S12-P05-C09

Maladie de Crohn

Caroline Prieux-Klotz et Vered Abitbol

 

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), pouvant affecter tout le tube digestif, de la bouche à l’anus. Son atteinte est transmurale, se définissant par une atteinte muqueuse pouvant s’étendre à toutes les couches de la paroi. Son diagnostic repose sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques, endoscopiques et histologiques, notamment sur la présence, en histologie, d’un granulome épithélioïde et gigantocellulaire. Elle évolue par poussées entrecoupées de rémissions et peut se compliquer de sténoses, d’abcès et de fistules. Le but du traitement est de cicatriser les lésions avant la survenue de complications irréversibles.

Épidémiologie

La maladie de Crohn a une prévalence élevée dans les pays développés, avec un gradient décroissant du nord vers le sud. Elle touche 80 000 sujets en France. Son incidence est de 6 à 8 nouveaux cas pour 100 000 habitants par an. Elle touche plus volontiers les femmes, avec un sex-ratio de 1,2. Le pic de fréquence se situe entre 20 et 30 ans, mais elle peut survenir à tout âge (notamment chez l’enfant et le sujet âgé).

Physiopathologie

La maladie de Crohn est liée à une dysrégulation de la réponse immunitaire intestinale, contre des éléments de la flore intestinale, survenant chez des patients génétiquement prédisposés et dans un contexte environnemental favorisant. Sa physiopathologie est complexe et imparfaitement connue.

Le rôle du tabac est primordial dans l’histoire de la maladie de Crohn, qui survient plus fréquemment chez les fumeurs, avec un risque relatif deux fois plus important que chez les non-fumeurs. L’arrêt du tabac s’associe rapidement, dès la première année, à une diminution de la fréquence et de la gravité des poussées.

L’appendicectomie n’a pas de rôle protecteur contre la survenue d’une maladie de Crohn. L’antécédent d’appendicectomie est fréquent dans la maladie de Crohn iléocæcale (syndrome pseudo-appendiculaire).

Des facteurs génétiques sont impliqués dans la survenue de la maladie de Crohn. Dès 1934, le docteur Burill B. Crohn décrivait des formes familiales de la maladie. Actuellement, 8 à 10 % des patients atteints ont un ou plusieurs parents atteints. Lorsqu’un parent est atteint, le risque de transmission est d’environ 5,6 % pour ses apparentés au premier degré. Si les deux parents sont atteints, ce risque s’élève à 36 %. Le gène CARD 15/NOD2 sur le chromosome 16 a un rôle dans le développement de la maladie de Crohn. Lorsqu’il est muté…

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