S12-P05-C12 Gastro-entérites et entérocolites à éosinophiles

S12-P05-C12 Gastro-entérites et entérocolites à éosinophiles

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Chapitre S12-P05-C12

Gastro-entérites et entérocolites à éosinophiles

Marianne Gaudric

Gastro-entérite à éosinophiles

C’est une affection très rare pour laquelle on manque de données épidémiologiques [10]. Elle touche un peu plus souvent l’homme que la femme, avec un pic de fréquence entre 30 et 50 ans, mais a également été observée chez des enfants. Le diagnostic de gastro-entérite à éosinophiles est un diagnostic d’élimination qui repose sur trois critères : l’existence d’une symptomatologie gastro-intestinale, la présence d’une infiltration à éosinophiles limitée à la paroi digestive et l’absence d’autre cause reconnue. Elle peut toucher tout le tube digestif de l’œsophage au rectum mais est plus fréquente au niveau de l’estomac et du duodénum. Elle atteint préférentiellement la muqueuse, mais aussi la musculeuse et plus rarement la séreuse [4] et la présentation clinique en dépend. La physiopathologie est mal connue. Une cause allergique est le plus souvent incriminée à cause d’antécédents d’atopie dans plus de la moitié des cas, de l’élévation du taux sérique des IgE totaux, de certains IgE spécifiques et de la réponse aux corticoïdes. Cependant le mécanisme immuno-allergique précis reste incomplètement élucidé.

Présentation clinique

Les symptômes ne sont pas spécifiques, ils dépendent classiquement de la localisation et de l’extension dans la paroi digestive de l’infiltration à éosinophiles [8], mais les localisations multiples sont habituelles. En cas d’atteinte muqueuse, qui représente l’atteinte la plus fréquente, ce sont des douleurs abdominales, des vomissements et une diarrhée qui sont classiquement retrouvés. Un syndrome de malabsorption, responsable d’un retard de croissance chez l’enfant, ou une entéropathie exsudative peuvent être présents. L’infiltrat à éosinophiles prédomine dans l’estomac et le grêle mais est rarement isolé et peut également toucher le côlon et, dans 60 % des cas, l’œsophage. Cependant, la dysphagie est rare, contrairement à ce qui est observé au cours de l’œsophagite à éosinophiles et, en l’absence de biopsies systématiques, la localisation œsophagienne peut être sous-estimée. L’atteinte de la musculeuse est responsable d’une obstruction intestinale avec un tableau de sténose du pylore. L’atteinte séreuse, exceptionnelle, se traduit par une ascite riche en éosinophiles. Des atteintes biliaires, pancréatiques, une appendicite aiguë ont également été décrites. Des complications peuvent survenir et…

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