S14-P03-C04 Abcès du cerveau

S14-P03-C04 Abcès du cerveau

S14

Neurologie

Vincent Navarro

Chapitre S14-P03-C04

Abcès du cerveau

Virginie Trehel-Tursis, Chiheb Zeghal, Anne-Marie Korinek
et Philippe Cornu

 

L’abcès du cerveau est une collection d’origine infectieuse développée dans le parenchyme cérébral qui associe au cours de son développement une double composante de destruction cellulaire et de compression des structures anatomiques adjacentes.

Urgence neurochirurgicale longtemps considérée comme une affection grave en termes de morbi-mortalité, son pronostic, au cours de ces dernières décennies, s’est considérablement amélioré du fait à la fois des progrès diagnostiques liés à l’imagerie médicale, des nouvelles stratégies neurochirurgicales stéréotaxiques, de l’évolution des techniques bactériologiques et d’une meilleure connaissance de l’utilisation des traitements anti-infectieux disponibles.

La prévalence des abcès du cerveau est évaluée entre 0,18 et 1,3 %. Ils seraient responsables d’une admission pour  10 000 hospitalisations et représentent moins de 10 % des lésions intracrâniennes. Les abcès du cerveau sont rares chez l’enfant ; chez l’adulte, ils sont plus fréquemment observés chez l’homme (sex-ratio 3:1) avec un âge médian de survenue compris entre 30 et 45 ans, probablement du fait de la meilleure prise en charge médicale d’un certain nombre d’infections communes pourvoyeuses de ce type de complication (sinusite, otites, etc.).

En revanche, ces abcès constituent une complication infectieuse non rare chez les patients immunodéprimés (immunodépression induite par des traitements immunosuppresseurs ou acquise) et peuvent alors être dus à des agents infectieux atypiques (fongique, protozoaire). Ils ne seront pas abordés dans ce chapitre (voir S32, Maladies infectieuses).

Anatomopathologie

L’élément lésionnel initial est représenté par une nécrose avec hémorragies pétéchiales, thromboses et exsudats fibrineux, associée à une réaction cellulaire inflammatoire et périvasculaire qui se forme, après la pénétration intracérébrale de l’agent infectieux, sur une période de deux semaines. Autour de ce foyer de parenchyme cérébral lésé et ramolli se constitue un œdème cérébral, le plus souvent étendu, largement responsable de la symptomatologie clinique. Cette phase d’encéphalite aiguë présuppurative évolue progressivement vers la phase de collection de l’abcès. Autour du foyer de fonte purulente et nécrotique, une coque se forme, à partir des cellules issues des vaisseaux adjacents, des cellules inflammatoires et des fibroblastes qui déposent des fibres de collagène et engendrent une réaction gliale. La capsule collagène s’oppose à…

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