S16-P01-C05 Intrications somatopsychiatriques

S16-P01-C05 Intrications somatopsychiatriques

S16

Psychiatrie

Michel Lejoyeux

Chapitre S16-P01-C05

Intrications somatopsychiatriques

Aymeric Petit

 

La médecine se trouve souvent confrontée à la question de la relation entre le psychisme et le somatique. Sur un plan clinique, de nombreux troubles mentaux s’expriment par des symptômes physiques et psychiques tandis que les approches étiopathogéniques s’appuient sur des explications ayant recours à des modèles intégrant des facteurs organiques et psychologiques. La nosographie psychiatrique actuelle a donc individualisé sous l’appellation « troubles somatoformes » (« trouble de symptôme somatique et troubles connexes » dans le DSM-5) un ensemble de pathologies caractérisées par la présence de préoccupations et/ou manifestations somatiques sans substrat organique : la somatisation, l’hypocondrie, le trouble de conversion, le trouble factice ou pathomimie et le syndrome de fatigue chronique. Leur prise en charge repose sur une approche pluridisciplinaire s’appuyant sur la collaboration entre médecins somaticiens et psychiatres.

Clinique

Somatisation

Cette dénomination commune à la CIM-10 et au DSM-IV désigne l’existence de plaintes somatiques de type fonctionnel, débutant avant l’âge de 30 ans, se manifestant pendant une période de plusieurs années et aboutissant à une demande de traitement ou à une altération du fonctionnement socioprofessionnel.

La CIM-10 exige la présence de six symptômes parmi une liste de quatorze, répartis entre six symptômes gastro-intestinaux, deux cardiovasculaires, trois génitaux urinaires et trois cutanés et douloureux, ainsi qu’une attitude de refus de la part du patient face à l’explication donnée quand à l’absence d’organicité du trouble [1]. Le DSM-IV exige la présence de quatre symptômes douloureux, deux gastro-intestinaux (nausées, ballonnements, vomissements, diarrhée), un sexuel (désintérêt sexuel, anomalies de l’érection ou de l’éjaculation, règles irrégulières ou excessives) et un symptôme pseudo-neurologique (symptômes de conversion, difficultés de déglutition, faiblesse musculaire). Après des examens médicaux appropriés, aucun des symptômes, qui ne sont pas produits intentionnellement ou feints, ne peut être expliqué par une affection médicale générale ou par les effets directs d’une substance [10].

La somatisation regroupe différents tableaux cliniques polymorphes sans fondement organique. La prévalence vie entière en population générale est faible, et ce trouble est davantage retrouvé chez les femmes. Le risque d’association à un trouble de la personnalité est important et les coûts sanitaires liés au handicap sont notables.

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