S19-P02-C02 Carcinomes cutanés

S19-P02-C02 Carcinomes cutanés

S19

Dermatologie

Dan Lipsker

Chapitre S19-P02-C02

Carcinomes cutanés

Jean-Nicolas (Yannis) Scrivener

 

Cette famille de cancers cutanés regroupe, par ordre de fréquence, les carcinomes basocellulaires, les carcinomes épidermoïdes (ou spinocellulaires) et les carcinomes annexiels (folliculaires et sudoraux). Le nombre des deux premiers est en constante augmentation, du fait de l’exposition solaire croissante mais aussi et surtout du vieillissement des populations occidentales à peau blanche. Même si leur pronostic est, en général, favorable après excision chirurgicale, leur reconnaissance précoce peut permettre d’éviter des gestes chirurgicaux délabrants, car trop tardifs. Leur pronostic peut, de plus, devenir défavorable dans les situations d’immunosuppression congénitale ou acquise, par exemple chez les greffés d’organe.

Carcinome basocellulaire

Le carcinome basocellulaire est le plus fréquent des cancers en général (15 à 20 % de l’ensemble des cancers humains). C’est, en revanche, le cancer cutané dont la mortalité est la plus faible : inférieure à 1/1 000. Le risque métastatique est exceptionnel, mais, négligée, cette tumeur peut envahir lentement les tissus adjacents et entraîner de graves mutilations, voire la mort. Le pronostic est néanmoins le plus souvent favorable, pour peu qu’une exérèse chirurgicale soit proposée [4].

L’incidence des carcinomes basocellulaires est en forte et constante augmentation dans les pays occidentaux, dont les populations sont en majorité blanches, probablement en raison des modifications de mode de vie conduisant à un accroissement de l’exposition solaire, mais surtout en raison du vieillissement des populations. En effet, cette tumeur touche le plus souvent la personne âgée, et ce, sans distinction de sexe. Ainsi plus de 15 % des personnes de plus de 80 ans ont-elles au moins un carcinome basocellulaire. Des formes plus précoces sont néanmoins possibles, notamment chez des individus prédisposés, dans le cadre de syndromes génétiques, tels que l’albinisme, le xeroderma pigmentosum, le syndrome de Bazex-Dupré-Christol, le syndrome de Rombo, le syndrome de Gorlin ou lors d’immunodépressions médicamenteuses. En dehors de ces syndromes génétiques caractérisés, des prédispositions familiales aux carcinomes basocellulaires existent, sans que leur base génétique soit clairement établie. L’une de ces formes familiales se présente sous la forme de carcinomes basocellulaires multiples, superficiels, précoces, essentiellement localisés au tronc.

Sur le plan moléculaire, les carcinomes basocellulaires sporadiques sont favorisés par des pertes d’hétérozygotie sur le chromosome 9q22 entraînant une inactivation du gène suppresseur de tumeur PATCH, qui, de ce fait, va laisser le récepteur transmembranaire SMO s’e…

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