S19-P03-C04 Psoriasis

S19-P03-C04 Psoriasis

S19

Dermatologie

Dan Lipsker

Chapitre S19-P03-C04

Psoriasis

Denis Jullien

 

Le psoriasis est une dermatose inflammatoire chronique de présentation clinique polymorphe évoluant par poussées. La forme en plaques, érythématosquameuse, est la plus fréquente. Le traitement va de l’abstention, dans les formes cutanées peu étendues ou lorsqu’il n’y a pas de demande thérapeutique, aux biothérapies, dans les formes étendues ou invalidantes. Le choix est guidé par l’extension et la nature de l’atteinte cutanée, son retentissement physique et psychosocial et l’association éventuelle à un rhumatisme psoriasique. La prise en charge du patient intègre celle des nombreuses comorbidités associées à la maladie.

Épidémiologie [3]

La prévalence du psoriasis est estimée en France à 2 à 3%. Son incidence s’accroît avec l’âge jusqu’à 40 ans avec une nouvelle élévation vers 60-70 ans et un déclin en fin de vie. La maladie est plus fréquente chez l’adulte, mais peut-être présente à la naissance ; elle affecte les deux sexes de manière équivalente.

Physiopathologie [1]

Le psoriasis est un trait génétique complexe, résultant de l’interaction de nombreux gènes entre eux et avec l’environnement. On connaît soixante-trois régions de susceptibilité associées au psoriasis dans les populations d’ascendance européenne. Les gènes candidats codent des molécules impliquées dans l’immunité innée, l’immunité adaptative et la fonction barrière de la peau. Plusieurs de ces régions sont partagées avec d’autres maladies auto-immunes, pour certaines associées au psoriasis (maladie de Crohn, spondylo-arthrite, maladie cœliaque, diabète). Le locus PSORS1 (avec comme gène candidat HLA-Cw*0602 ou un élément régulant son expression) est à lui seul porteur de plus de 50 % de la variance génétique de la maladie ; il est associé au psoriasis en plaques (PP) de type I et au psoriasis en gouttes. Le rôle de chaque allèle de susceptibilité est faible, l’émergence de la maladie nécessite la combinaison de plusieurs facteurs de susceptibilité. La diversité de ces combinaisons contribue au polymorphisme du psoriasis.

Le modèle physiopathologie actuel propose que des altérations des mécanismes de défense cutanée (portées par les variants de susceptibilité impliqués dans la fonction barrière de la peau, l’immunité innée et l’immunité acquise) entraînent le développement d’une réponse cellulaire anormale à des stimuli extérieurs (agents infectieux, traumatismes, stress…) conduisant au développement d’une inflammatio…

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