S19-P03-C13 Piqûres et morsures animales

S19-P03-C13 Piqûres et morsures animales

S19

Dermatologie

Dan Lipsker

Chapitre S19-P03-C13

Piqûres et morsures animales

Jean-Jacques Morand

 

L’épidémiologie des morsures, griffures, piqûres et des envenimations diffère, bien entendu, selon le pays concerné et les animaux que les hommes côtoient à proximité de leur domicile ou dans la nature. L’importation et la domestication d’animaux sauvages ainsi que la fréquence des voyages exotiques imposent désormais la connaissance de tous les risques. Dans nos contrées, les blessures importantes sont occasionnées, par ordre de prévalence, par les chiens, les chats, les hyménoptères, les rongeurs, le bétail (chevaux, bovins, porcins…) et les vipères. Les enfants sont les premiers concernés. Sous les tropiques, la gravité des morsures de serpent, des autres reptiles et mammifères sauvages ainsi que les piqûres parfois mortelles de multiples arthropodes et araignées minore le risque pourtant bien réel des animaux domestiques. De plus, la plupart des animaux, quelle que soit leur espèce (du moustique au rat, de la chauve-souris au singe) constituent des vecteurs de maladies infectieuses parasitaires, virales, bactériennes ou fongiques, soit par leurs morsures, griffures et piqûres, soit par le biais de leurs déjections.

Les morsures, piqûres et parfois envenimations par les animaux terrestres sont bien plus fréquentes, mais celles en milieu marin, notamment tropical, sont volontiers gravissimes, car les douleurs qu’elles entraînent ou les effets cardiovasculaires ou neurotoxiques qu’elles induisent peuvent entraîner la noyade.

Clinique

L’examen clinique est évidemment guidé par l’inspection de la zone de morsure, de griffure ou de piqûre, qui oriente vers le type d’animal lorsqu’il n’a pas été capturé ou aperçu. Généralement, il existe localement une inflammation, un érythème et un œdème. Une zone de nécrose peut apparaître soit par envenimation, lors d’attaque reptilienne ou par arthropodes, soit par infection de la blessure animale. Son extension est un critère de gravité au même titre que les signes généraux toxiniques ou septiques. C’est pourquoi l’examen clinique d’un sujet envenimé doit être complet, soigneux et répété. Il faut dessiner les limites de l’érythème, de l’éventuel purpura ou de la nécrose. Tout symptôme évoquant un trouble de l’hémostase impose l’hospitalisation en urgence. Il faut rechercher des signes d’anaphylaxie (chute tensionnelle, bronchospasme…), des anomalies neuropsychiques. Même lorsque l’examen initial est strictement normal, si l’anamnèse est sans ambiguïté (morsure de serpent, blessure pénétrante par un animal au comportement spontanément agressif en zone d’endémie rabique…) ou s’il s’agit d’un enfant, il est fondamental d’hospitaliser le blessé. Car les signes d’envenimation peuvent apparaître plusieurs heures apr&e…

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