S20-P01-C03 Dermatite atopique

S20-P01-C03 Dermatite atopique

S20

Allergologie

Antoine Magnan

Chapitre S20-P01-C03

Dermatite atopique

Muriel Hello, Hélène Aubert et Sébastien Barbarot

 

La dermatite atopique ou eczéma atopique est une maladie cutanée inflammatoire chronique prurigineuse dont la prévalence a augmenté au cours des dernières décennies. Elle est la plus fréquente et la plus précoce des manifestations de l’atopie (comprenant dermatite atopique, allergie alimentaire, asthme et rhinite allergique). La maladie débute souvent avant l’âge de 6 mois et évolue de façon chronique durant plusieurs mois ou années, voire jusqu’à l’âge adulte dans un nombre de cas non négligeable. Le diagnostic est clinique. La prise en charge de la dermatite atopique de l’enfant est partagée entre médecins généralistes, pédiatres, dermatologues et allergologues en fonction de l’âge des patients, de la gravité de la maladie et des manifestations associées. Ceci explique que les stratégies de prise en charge constatées soient variées, malgré l’existence de recommandations nationales [1], européennes et internationales [2], [3], [4], [5], [6], [7], [8]. Les dermocorticoïdes demeurent le traitement de référence de la dermatite atopique, efficaces aussi bien lors des poussées qu’en prévention des rechutes, à condition d’y associer une éducation thérapeutique et de lutter efficacement contre la corticophobie fréquente chez patients, et responsable de non-adhésion au projet thérapeutique. Le coût global de la prise en charge de la dermatite atopique, équivalent à celui de l’asthme, constitue un problème de santé publique dans les pays industrialisés.

Physiopathologie

Barrière cutanée et inflammation

La dermatite atopique est une maladie multifactorielle due à l’interaction de facteurs environnementaux et génétiques. La concordance de la maladie chez les jumeaux monozygotes est de 77 % et de 15 % chez les jumeaux dizygotes. Celle-ci implique avant tout des gènes intervenant dans la perméabilité de la barrière épidermique (dont le gène de la filaggrine) et des gènes intervenant sur l’immunité innée et spécifique [4]. La filaggrine est une protéine de structure de l’épiderme, jouant un rôle clef dans la fonction de barrière cutanée. Récemment, de nombreuses études ont établi que les patients ayant une mutation inactivatrice du gène codant la filaggrine avaient un risque multiplié par 3 de développer une dermatite atopique, mais aussi un risque accru d’allergie alimentaire et d’a…

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