S21-P06-C03 Hyperandrogénies féminines

S21-P06-C03 Hyperandrogénies féminines

S21

Endocrinologie

Jean-Louis Wémeau

Chapitre S21-P06-C03

Hyperandrogénies féminines

Didier Dewailly et Tiphaine Le Poulennec

Définitions

L’hyperandrogénie féminine est la conséquence d’une sécrétion excessive d’androgènes et/ou d’une hypersensibilité du follicule pilosébacé aux androgènes. Son principal symptôme est l’hirsutisme, auquel peut s’associer une acné, une hyperséborrhée, une alopécie ou un trouble du cycle. D’autres symptômes de virilisation, plus rares, peuvent exister.

L’hirsutisme, chez la femme, est défini par le développement d’une pilosité dure et pigmentée dans des territoires masculins. Le score de Ferriman et Gallwey modifié évalue cette pilosité dure et pigmentée, cotée de 0 à 4, sur neuf zones du corps [10].

L’hirsutisme est un motif fréquent de consultation. Sa prévalence dans la population générale des femmes adultes est d’environ 10 %. Elle est d’intensité variable selon les ethnies : plus faible (4 %) dans les populations asiatiques [13] et plus élevée dans les populations méditerranéennes ou australienne [10].

Physiopathologie de l’hirsutisme

Les androgènes libres circulants, principalement la testostérone et la dihydrotestostérone (DHT), vont, en se fixant aux récepteurs cutanés, favoriser le développement d’une pilosité plus épaisse, dense et pigmentée.

L’expression clinique de l’hyperandrogénie est ainsi modulée par trois éléments. Le premier est le taux de testostérone biodisponible. Celui-ci dépend du taux de testostérone totale et du taux de SHBG (sex-hormone binding globulin) qui capte la testostérone libre dans le sang, la rendant non active. Le deuxième élément modulateur est la conversion de testostérone en DHT, grâce à une enzyme cutanée, la 5α-réductase. La DHT possède une plus forte affinité pour les récepteurs des androgènes. Le dernier élément est le nombre, la sensibilité et l’activité des récepteurs cutanés aux androgènes.

Au niveau du pubis et des aisselles, les follicules pilosébacés, très sensibles aux androgènes, sont le siège d’une pilosité dure et pigmentée chez la femme normale, dès la puberté. Quand le taux d’androgènes plasmatiques augmente, d’autres zones moins androgéno-sensibles peuvent devenir le siège d’un hirsutisme [6].

Devant des signes cliniques d’hyperandrogénie et après avoir éliminé une prise exogène d’androgènes, plusieurs causes sont …

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