S22-P01-C09 Endoscopie de l’appareil respiratoire

S22-P01-C09 Endoscopie de l’appareil respiratoire

S22

Pneumologie

Vincent Cottin

Chapitre S22-P01-C09

Endoscopie de l’appareil respiratoire

Jean-Michel Vergnon et Marios Froudarakis

 

L’endoscopie respiratoire regroupe l’ensemble des techniques endoscopiques médicales endothoraciques à visée diagnostique ou thérapeutique. Nous envisagerons donc dans ce chapitre l’exploration de la voie aérienne ou bronchoscopie et ses extensions actuelles médiastinales et distales alvéolaires ainsi que l’exploration pleurale ou thoracoscopie médicale.

Bronchoscopie diagnostique

Historique [6]

La première endoscopie respiratoire au sens actuel date de 1806 avec Filippo Bozzini à Francfort. Par un jeu de miroirs et de lentilles éclairés par une bougie, il explore la voie aérienne haute. Son système est ensuite amélioré par les Français Antonin Jean Désormeaux et Joseph Charrière en 1853 qui remplacent la bougie par une lampe à mèche. L’arrivée des lampes à incandescence et leur miniaturisation va faire progresser ces systèmes. En 1875, par une trachéotomie, Voltolini, introduit un tube métallique dans la trachée mais ne va pas au-delà de la carène. En 1894, Alfred Kirstein à Berlin, en voulant faire une œsophagoscopie, se retrouve dans la trachée par erreur mais ne va pas plus loin. Il raconte son histoire à la société d’ORL d’Heidelberg. Dans la salle se trouvait un certain Gustav Killian, qui réalisa le 30 mars 1897 la première bronchoscopie rigide directe en utilisant un œsophagoscope. Cette bronchoscopie était même thérapeutique pour extraire un os de porc chez un fermier de 63 ans. Gustav Killian améliora sa technique mais un de ses élèves, l’Américain Chevalier Jackson fit magistralement progresser la bronchoscopie : invention de multiples outils, systèmes d’aspiration, ampoules miniatures, etc. Travailleur infatigable, il écrivit 12 livres, plus de 400 articles, fit des conférences dans le monde entier et extrait plus de 2 000 corps étrangers. Parmi ces élèves français, il faut citer Soulas à Paris et Mounier Kuhn à Lyon. Le bronchoscope rigide progresse encore avec les lumières froides, les diagnostics des cancers ou les premières ponctions ganglionnaires transbronchiques dès 1949 par Schieppati.

Tout bascule en 1967 avec l’idée du Japonais Shiegeto Ikeda d’utiliser les fibres optiques pour conduire la lumière, grâce à des fibres gainées inventées en 1954. On gagne en diamètre de l’outil, en maniabilité pour explorer les lobes supérieurs mais on perd beaucoup en taille de canal opérateur et en puissance des outils. On a cru à ce moment-là à la fin du tube rigide mais l’avenir a montré que non. Le bronchoscope souple a permis rapidement la réalisation des lavages broncho-alvéolaires, p…

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